Les candidats à la mairie de Montréal s'entendent au moins sur une chose: Montréal n'a pas besoin d'une Charte des valeurs. Denis Coderre et Mélanie Joly iraient même jusqu'à la contester devant les tribunaux si l'Assemblée nationale l'adoptait.

Voilà l'une des seules nouvelles propositions qui a émergé du troisième débat des quatre principaux candidats à la mairie de Montréal ce soir.

«Denis Coderre comme maire de Montréal ne laisserait pas ce genre de charte de cette façon-là. Si l'exemption (de 5 ans) est seulement applicable une fois, ça va créer toute sortes de tergiversations, alors je pense que ça mérite d'aller chercher un avis devant la cour», a-t-il ajouté lors de la conférence de presse qui suivait le débat, en précisant toutefois qu'il était en faveur des accomodements raisonnables.

Denis Coderre, Mélanie Joly, Marcel Côté et Richard Bergeron ont croisé le fer lors d'un débat qui s'est déroulé à l'Université McGill et diffusé en direct sur les ondes de Radio-Canada et RDI. La formule favorisait peu la confrontation puisque les candidats répondaient aux questions des membres du public.

Mélanie Joly a été la plus incisive en comparant notamment l'équipe de Denis Coderre à l'administration Tremblay-Zampino, en raison du nombre élevé d'anciens d'Union Montréal qui se présentent sous sa bannière. «Il y a eu des perquisitions dans des arrondissements qui sont représentés par des candidats qui sont dans l'équipe de M. Coderre», a-t-elle rappelé.

Denis Coderre a lui a aussi décroché une flèche à la jeune candidate: «On ne s'improvise pas maire», a-t-il dit en mentionnant qu'il fait de la politique depuis 20 ans.

Côté veut «faire le ménage»

Autre proposition lancée pour la première fois durant le débat: Marcel Côté veut supprimer un poste de cadre supérieur sur trois à l'hôtel de ville au cours des deux premières années de son mandat.

«Il y a trop de chefs», a-t-il répondu à une question sur la relance de l'économie montréalaise.

En point de presse, il a précisé qu'il s'attaquerait au «haut de la pyramide», soit les 300 cadres les mieux payés de la Ville de Montréal, ce qui représenterait l'abolition de 100 postes.

Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron trouve l'idée farfelue. «J'estime que M. Côté s'improvise comme apprenti sorcier. Cette question des coupures de postes est très à la mode depuis le virage Reagan-Thatcher, qui ont fait ces charges contre les institutions publiques et Côté, qui vient du monde de la business, a contribué à ces charges. Et c'est ce qui nous a conduit à la collusion, à la corruption et au vol de 100 millions de dollars par année aux Montréalais.»