Réélu par seulement 37,89% des votes exprimés, le maire de Montréal, Gérald Tremblay, pourrait prendre acte de ce faible pourcentage et nommer des élus de Projet Montréal et de Vision Montréal au comité exécutif. Mais lundi, il n'a montré aucune ouverture en ce sens. Son équipe a gagné, c'est elle qui gouvernera, a-t-il dit en substance.

«Un seul conseiller d'Union Montréal a été élu pour représenter les 442 000 citoyens du Plateau-Mont-Royal, de Rosemont-La Petite-Patrie, de Ville-Marie et de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, a fait observer hier Luc Rabouin, directeur général du Centre d'écologie urbaine de Montréal. Une telle situation devrait encourager M. Tremblay à tendre la main aux partis que la population des quartiers centraux a élus, notamment au comité exécutif. La situation est critique et elle exige que le maire Tremblay se place au-dessus de la mêlée en rassemblant toutes les forces vives intéressées à contribuer de bonne foi au succès de Montréal.»

 

Cela dit, le maire ne pourra compter sur Diane Lemieux, qui n'a pas été élue. Du coup, Claude Dauphin devrait demeurer président du comité exécutif. Le maire de Saint-Laurent, Alan DeSousa, qui s'est distingué comme le maire local qui a eu le plus de suffrages dimanche, avec 72,9% des voix, devrait conserver d'importantes responsabilités.

Gérald Tremblay ne peut plus compter sur l'expertise d'André Lavallée, responsable au comité exécutif du Plan de transport, de l'aménagement urbain, du Bureau du taxi, de l'Office de la consultation publique, de Stationnement Montréal, du patrimoine et du design. Il aurait pu le remplacer par Michel Labrecque, qu'il avait nommé à la présidence de la Société de transport de Montréal, mais M. Labrecque a été balayé par le tsunami Projet Montréal dans le Plateau-Mont-Royal. Du coup, le maire pourra renommer le maire de Verdun, Claude Trudel, à la présidence de la STM, à moins qu'il ne fasse appel à Marvin Rotrand, actuellement vice-président de la STM.

Le maire reprendra-t-il Sammy Forcillo et Luis Miranda? Leurs noms ont été évoqués dans les médias dans des affaires liées à l'éthique. M. Forcillo possède une expérience précieuse en ce qui a trait aux finances et aux réparations des infrastructures. Par contre, les liens qu'entretenait M. Miranda avec des entrepreneurs pourraient lui coûter sa place.

Bases irréprochables

Gérald Tremblay voudra reconstruire son comité exécutif sur des bases irréprochables. C'est la raison pour laquelle il hésitera à reprendre Helen Fotopulos, qui hérite de la déroute d'Union Montréal dans le Plateau-Mont-Royal et qui est allée dans la loge de Cima " au Centre Bell alors que l'entreprise fait affaire avec la municipalité. Mais d'autres membres du comité exécutif ont aussi accepté de telles invitations. Alors...

Par contre, le maire devrait conserver Michael Applebaum, facilement réélu dans Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce, et Mary Deros, qui a dépassé la barre des 50% dans Parc-Extension. Il ne pourra toutefois pas compter sur Catherine Sévigny, qui a été battue. Comme il a besoin d'une représentation féminine pour refléter le fait que 39% des élus sont des femmes, ce pourrait être l'occasion d'intégrer Marie Cinq-Mars, qui affectionne les dossiers culturels.

Manon Barbe, réélue haut la main dans LaSalle avec toute son équipe, Monique Worth, qui a réalisé la même chose dans Pierrefonds-Roxboro, et Jane Cowell-Poitras, conseillère depuis plus de 20 ans dans Lachine, sont aussi sur les rangs. Le maire pourrait aussi faire appel à Joe Magri, nouveau maire de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles, pour représenter l'Est de Montréal.

Parmi les nouveaux élus, M. Tremblay considérera sans doute Gilles Deguire, nouveau maire de Montréal-Nord. Policier durant 30 ans, il a fait élire dimanche toute l'équipe d'Union Montréal là où l'administration Tremblay a été si critiquée depuis l'affaire Villanueva. Il pourrait se voir confier la sécurité publique. Mais surtout, comme il était auparavant le bras droit de la ministre de l'Environnement, Line Beauchamp, il sera un lien plus qu'utile entre l'administration Tremblay et Québec.

Enfin, le maire de Saint-Léonard, Michel Bissonnet, réélu par «seulement» 70% des voix (il avait obtenu 94% des voix en septembre 2008), devrait devenir président du conseil municipal, poste similaire à celui qu'il a occupé de 2003 à 2008 à l'Assemblée nationale du Québec.