Le chef du Parti municipal de Longueuil (PML), Jacques Goyette, réfléchit à son avenir. Battu par Caroline St-Hilaire et exclu du conseil municipal, le candidat malheureux à la mairie pourrait quitter la politique.

Le PML a occupé la mairie de la cinquième ville du Québec pendant 27 ans avant d'être détrôné par l'ancienne députée bloquiste aux élections de dimanche. La formation a toutefois conservé sa majorité au conseil municipal, raflant 16 des 26 sièges en jeu.

Mais M. Goyette, un notaire désigné successeur du maire sortant Claude Gladu, ne pourra y siéger. Car contrairement aux chefs de partis à Montréal, les candidats à la mairie de Longueuil ne peuvent désigner de colistiers aux élections. Il lui est donc impossible de remplacer un de ses élus pour siéger au conseil municipal.

Le chef du PML est donc privé de sa principale tribune. Il reste donc en poste pour le moment, mais il a désigné un conseiller vétéran, Gilles Grégoire, pour diriger la majorité au conseil. Il entame aussi «une période de réflexion face à sa carrière professionnelle et politique», a-t-il fait savoir dans un communiqué.

Les proches du candidat conviennent que la campagne électorale a été particulièrement difficile pour Jacques Goyette. Son intégrité et son sens de l'éthique ont été maintes fois remis en question par ses adversaires. Notaire bien connu à Longueuil, on lui a souvent reproché ses liens avec les promoteurs immobiliers et le milieu des affaires.

«C'est sûr qu'il ne saute pas au plafond, mais il est serein, a indiqué M. Grégoire, le nouveau visage du PML à l'hôtel de ville. Il accepte le choix de la population de Longueuil, même s'il n'a pas aimé la campagne.»

«C'est certain qu'il a pris un coup, mais il va s'en remettre», a renchéri Claude Gladu Jr, le fils du maire sortant, qui a été élu conseiller pour la première fois.

Collaboration

Conseiller municipal depuis 13 ans, Gilles Grégoire admet que sa formation ne digère que lentement la défaite de dimanche. Il promet en revanche de faire preuve d'ouverture à l'égard de la nouvelle mairesse Caroline St-Hilaire. Et ce, même si le PML conserve la majorité au conseil municipal.

«On croit que l'avenir de Longueuil passe par notre programme, a indiqué M. Grégoire. Et on va faire en sorte que la majorité, sinon la totalité de notre programme soit adopté par le conseil de ville.»

Recomptages

Le PML a par ailleurs demandé un recomptage dans deux districts où les sièges ont été remportés de justesse par Action Longueuil, le parti de Caroline St-Hilaire. La formation souhaite contre-vérifier les victoires d'Albert Beaudry, vainqueur par 14 voix, et de Monique Bastien, qui n'a recueilli que deux votes de plus que son adversaire.

Action Longueuil devrait pour sa part exiger un nouveau décompte dans le district 23, où le conseiller sortant Stéphane Desjardins a gagné par 3 votes.