De nouvelles révélations faites hier dans le journal communautaire Point Sud remettent encore une fois en question l'éthique du candidat à la mairie de Longueuil, Jacques Goyette. Selon le journal, le notaire Goyette n'a pas déclaré ses intérêts dans une société immobilière de Bromont dont l'actionnaire principal est un important promoteur immobilier de Longueuil.

M. Goyette se dit quant à lui victime d'une « campagne de salissage ».

Le 19 septembre 2005, M. Goyette a fondé la société « Développement Bromont sur la piste » avec le promoteur Mario Messier et un autre actionnaire. M.

Messier est l'un des principaux dirigeants de l'entreprise Thibault, Messier, Savard. Cette firme est propriétaire de l'important projet immobilier Longueuil sur le Parc et un client du cabinet de notaire de M.

Goyette, Hardy Goyette et Associés.

M. Goyette a été administrateur, secrétaire et troisième actionnaire de « Développement Bromont sur la piste » de 2005 à mars 2009, alors que M.

Messier en était l'actionnaire principal. Selon M. Goyette, cette entreprise devait simplement procéder à la construction d'un chalet à Bromont.

Quand M. Goyette a été élu et nommé vice-président du comité exécutif de la Ville de Longueuil, il y a quatre ans, il a dû signer une « déclaration d'intérêts pécuniaires ». Or, dans cette déclaration, M. Goyette ne mentionne nulle part être administrateur de « Développement Bromont sur la piste ».

Dans son article publié hier, le rédacteur en chef de Point Sud, Maurice Giroux, mentionne que « le fait que Me Goyette ait été durant quatre ans administrateur d'une société à but lucratif en compagnie de l'un de ses principaux clients commerciaux de Longueuil constitue en soi une circonstance aggravante (...) ».

M. Goyette n'est pas d'accord. Il assure avoir toujours agi légalement depuis son arrivée en politique. Selon lui, le Directeur des services juridiques de Longueuil lui a dit qu'il n'était pas obligé de déclarer ses intérêts dans « Développement Bromont sur la piste ». « On m'a indiqué que seuls les postes d'administrateurs dans des compagnies qui sont susceptibles d'avoir des contrats avec la municipalité devaient être déclarés », a dit le notaire.

Mais à « Développement Bromont sur la piste », M. Goyette travaillait main dans la main avec un promoteur très actif à Longueuil. N'aurait-il pas dû voir venir le potentiel conflit d'intérêts ? « Je n'avais pas à déclarer mes intérêts ! Et tous les projets immobiliers de M. Messier à Longueuil ont été faits bien avant mon arrivée en politique », a soutenu le candidat.

M. Goyette critique le travail journalistique de Point Sud. « M. Giroux est peu crédible et ne traite pas l'information de façon équilibrée », a-t-il dit. Selon M. Goyette, le Conseil de presse du Québec a retenu des plaintes contre M. Giroux en 2002. Le notaire dit aussi être victime d'intimidation.

« Des journaux ont été placés dans le pare-brise de ma voiture. Et on a surveillé mon domicile », dit-il.

M. Giroux a qualifié ces accusations de « fantaisistes ». « Je ne sais même pas quelle voiture il conduit. Et en 2002, une dizaine de plaintes avaient été déposées contre moi au Conseil de presse. Une seule a été retenue », a dit le rédacteur en chef de Point Sud.

Par ailleurs, le journal a aussi écrit hier que M. Goyette a été le notaire de Luc Poirier, un homme d'affaires qui a tenté de créer un projet immobilier controversé dans l'île Charron. M. Goyette répond qu'il a été le notaire de M. Poirier bien avant d'entrer en politique, et qu'il a « toujours été contre le changement de zonage que M. Poirier demandait à l'île Charron ».