Le maire de Laval, Gilles Vaillancourt, a dévoilé une plateforme électorale dont il n'a pas chiffré le coût, hier, pendant que ses adversaires le raillaient pour avoir boudé un débat organisé au cégep Montmorency.

Les principaux engagements électoraux du maire étaient déjà connus. Il promet de bâtir un complexe sportif de trois patinoires au coût de 100 millions. Il s'engage à investir 112 millions pour construire une usine de transformation des déchets. Il continuera aussi d'acquérir des terrains dans le but d'en faire des zones protégées, un investissement de 40 millions d'ici 2020.

S'il est réélu, Gilles Vaillancourt compte poursuivre ses efforts pour persuader Québec de prolonger le métro à Laval. Il entend aussi poursuivre des études en vue d'implanter un système d'autobus électriques.

Le maire a toutefois refusé de dire combien coûteront ses engagements électoraux.

«Tous les engagements qu'on a pris là-dedans font partie de notre cadre financier et nous permettront de faire la même chose qu'à la dernière élection, c'est-à-dire maintenir la croissance du fardeau fiscal en bas du taux de l'inflation», a-t-il affirmé.

Vaillancourt boude le débat

Pendant que le maire tenait sa conférence de presse, ses deux adversaires se sont retrouvés à l'agora du cégep Montmorency. Des trois principaux candidats à la mairie de Laval, seul le chef du parti PRO des Lavallois a décliné l'invitation lancée par la Table de concertation de Laval en condition féminine.

Des candidats du Mouvement lavallois (ML) et du Parti au service du citoyen (PSC) ont donc présenté les grandes lignes de leur programme respectif devant des représentants de groupes communautaires et quelques étudiants.

«C'est une drôle de coïncidence qu'il ait planifié sa conférence de presse cette journée-ci, a indiqué la chef du ML, Lydia Aboulian. Je suppose qu'il choisit de négliger cette portion de l'électorat.»

«C'est tout à fait normal, il ne s'est jamais préoccupé des citoyens», a renchéri Robert Bordeleau, candidat du PSC.

La grande majorité des élèves rassemblés dans l'agora du cégep ne prêtaient qu'une oreille distraite aux échanges. Plusieurs ont indiqué à La Presse qu'ils auraient accordé bien davantage d'attention à l'assemblée si le maire sortant avait accepté d'y participer.

«Pourquoi il ne vient pas ici? a demandé Jade Chataigne. Il s'en fout ou quoi?»

Gilles Vaillancourt affirme que sa conférence de presse d'hier était prévue depuis longtemps et que les organisateurs de l'assemblée ne lui ont pas proposé d'autre date.

Le maire serait-il intéressé à participer à un autre débat avec ses adversaires d'ici la fin de la campagne? «Pas du tout», a-t-il répondu.

«Mon débat, je le tiens avec tous mes citoyens depuis des mois, a-t-il indiqué. Je continue à le tenir petit à petit en faisant du porte-à-porte.»