Les maires sortants de la Rive-Nord craignent que les critiques de certains partis de l'opposition contre le train de l'Est compromettent un projet sur lequel ils planchent depuis des années.

Après une refonte du projet initial, des audiences devant le Bureau des audiences publiques sur l'environnement (BAPE) et des mois de tractations pour assurer la sécurité du parcours, les élus estiment que le moment est bien mal choisi pour retourner à la planche à dessin.

 

D'autant plus que le gouvernement Charest a déjà donné son aval au projet, fait valoir le maire de Terrebonne, Jean-Marc Robitaille. Il ne reste plus qu'à obtenir les autorisations du ministère de l'Environnement pour que la construction commence.

«Si la population élit le parti de l'opposition, je comprendrais le premier ministre de mettre un frein au projet», déplore M. Robitaille.

Des candidats de l'opposition à Laval, à Terrebonne et à L'Assomption souhaitent que l'Agence métropolitaine de transport (AMT) révise son projet du train de l'Est (voir autre texte). Ils estiment que l'organisme doit revenir à son plan initial, qui prévoyait une liaison Montréal-Mascouche en passant par Laval, et un lien Montréal-L'Assomption en passant par Repentigny.

Selon le plan actuel, les passagers qui monteraient à bord du train à Terrebonne devraient faire un détour par Repentigny avant de gagner le centre-ville, mais le maire Robitaille ne s'en fait pas. Des autobus lient déjà le stationnement incitatif au métro Montmorency en une demi-heure, dit-il. En revanche, ceux qui voyagent vers l'est de Montréal gagneront leur lieu de travail beaucoup plus vite.

«Il n'y a pas d'intérêt à passer par Laval», résume-t-il.

La sortie des partis de l'opposition inquiète aussi la mairesse de Repentigny, Chantal Deschamps, pour qui la congestion aux heures de pointe est un important enjeu électoral. Pour elle, l'heure n'est plus aux débats sur le tracé.

«Les étapes de consultation ont été faites et on n'en est plus là, affirme-t-elle. Je trouve que c'est ridicule de relancer ce débat-là.»

Vaillancourt reste neutre

Même si le plan final de l'AMT prive Laval d'un train de banlieue, le maire Gilles Vaillancourt ne combattra pas le projet pour autant. Pour l'heure, il estime que la population de l'est de sa ville sera mieux desservie par les autobus qui emprunteront le nouveau pont de l'autoroute 25. Mais il compte presser l'AMT d'étendre le train de banlieue dans sa municipalité à l'avenir.

«Quand le pont de la 25 va ouvrir, quand on va urbaniser davantage l'est de Laval, je ne veux pas qu'on perde des années, indique-t-il. Je veux que les études soient à point et qu'on puisse lancer le projet le plus vite possible.»