Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, veut encourager les jeunes, notamment les étudiants et les cégépiens majeurs, à voter le 1er novembre et a demandé, hier, que la période d'inscription sur la liste électorale soit allongée. La chef de Vision Montréal, Louise Harel, est d'accord. Union Montréal a même demandé au printemps dernier qu'on puisse s'inscrire jusqu'au jour du vote. Mais le gouvernement Charest n'a pas donné suite à cette demande, indique le Bureau des élections de Montréal.

«Actuellement, les citoyens n'ont que quatre petites journées, soit du 27 au 30 septembre, pour se présenter à la commission de révision, dit M. Bergeron. Au moment où je vous parle, l'échéance est dans deux jours! L'administration Tremblay craint-elle un vote massif des étudiants et des autres groupes sociaux plus mobiles?»

 

Hier, des candidats de Projet Montréal s'étaient transformés en hommes-sandwichs aux portes des universités et cégeps afin d'inciter notamment les étudiants nouvellement installés à Montréal à s'inscrire sur la liste électorale. M. Bergeron ne comprend pas pourquoi les citoyens ont 28 jours pour s'inscrire sur la liste électorale fédérale, et ce, jusqu'à six jours avant le scrutin. Dans le cas des élections provinciales, on peut s'inscrire jusqu'à quatre jours avant le scrutin.

Selon M. Bergeron, seulement 10% des jeunes votent au Québec. Or, dit-il, les jeunes sont une grande partie de la «clientèle» de son parti, qui a donc tout intérêt à ce que la période de révision de la liste électorale soit plus longue. «Ce sont les propriétaires de plus de 40 ans et les personnes âgées qui votent le plus, dit-il. J'ai proposé des bureaux de vote ambulants près des universités et des cégeps pour permettre à plus de jeunes de voter, mais ça n'a pas été retenu par le greffier de Montréal, qui doit faire des suggestions au Directeur général des élections du Québec (DGEQ).»

M. Bergeron regrette que la «seule demande que Montréal ait faite au DGEQ aura été de permettre aux commerçants et aux propriétaires non résidants de Montréal de voter par la poste». «C'est par intérêt politique que cela a été fait», dit-il.

Le parti du maire Gérald Tremblay, Union Montréal, a publié un communiqué, hier, en réponse à la proposition de M. Bergeron. Il rappelle que «l'administration Tremblay ne craint pas le vote des étudiants» et qu'elle a déjà plaidé en 2008 pour faciliter le vote des citoyens, notamment pour que les électeurs puissent s'inscrire en tout temps sur la liste électorale, y compris le jour du vote.

À Vision Montréal, la chef, Louise Harel, dit que son parti a distribué des dépliants dans des résidences étudiantes pour inciter les étudiants à voter. «Cela a été une grande opération, dit-elle. Cela dit, le président d'élection peut décréter un prolongement de la période de révision. C'est l'article 132 de la loi. Je pense que ce prolongement est très souhaitable. Quatre jours, cela peut aller dans de petites municipalités, mais c'est très court dans l'anonymat de la grande ville.»