Un supplément publicitaire vantant les mérites de la Ville de Longueuil plonge encore une fois la municipalité dans la controverse. Parce qu'elle juge que cette publicité est «inexacte» et qu'elle reprend illégalement le programme électoral de son adversaire dans la course à la mairie, la chef d'Action Longueuil, Caroline St-Hilaire, a porté plainte hier au Directeur général des élections du Québec.

Samedi, un supplément de 20 pages sur la Ville de Longueuil a été publié dans le Journal de Montréal. Dans ce document, on peut lire que Longueuil est la ville la mieux gérée au Québec selon une étude du magazine Maclean's.

Or, la semaine dernière, La Presse a révélé que Maclean's avait commis une erreur et que Longueuil n'est pas au premier, mais bien au deuxième rang des villes les mieux gérées du Québec.

Le jour même de la publication de ce supplément, un erratum publié en page 28 du Journal de Montréal mentionne: «Contrairement à ce qui est publié aujourd'hui dans le cahier spécial sur Longueuil, la Ville de Longueuil ne se classe pas au premier rang.»

Mais pour Caroline St-Hilaire, il est impardonnable que Jacques Goyette, vice-président du comité exécutif de Longueuil et candidat à la mairie, n'ait rien fait pour empêcher la publication du cahier spécial. «Jacques Goyette a été informé mardi des corrections apportées par Maclean's, il avait donc amplement le temps de réagir et de demander que l'on prenne les dispositions nécessaires pour empêcher la diffusion de cette publicité inexacte.»

M. Goyette a répliqué que le Journal de Montréal avait la responsabilité complète de la publication de ce supplément et qu'il ne pouvait donc pas en empêcher la diffusion. «Je crois qu'il s'agit simplement d'une stratégie électorale de Mme St-Hilaire. Quand on n'a pas de programme, on essaie de salir les autres. Ce n'est pas la façon de faire des élections en 2009», a dit M. Goyette.

Mais Mme St-Hilaire a ajouté que le supplément reprend plusieurs engagements de M. Goyette. Le document parle notamment du prolongement du métro, un thème cher au chef du Parti municipal de Longueuil. «Il n'y a rien d'électoral là-dedans, s'est défendu M. Goyette. Mes engagements sont des dossiers d'actualité. C'est normal d'en parler.»

Le bureau du Directeur général des élections a confirmé hier soir avoir reçu la plainte de Mme St-Hilaire. Le traitement de cette requête devrait toutefois prendre plusieurs jours.

C'est la deuxième fois en deux semaines qu'une publicité sur la Ville de Longueuil sème la controverse. À la veille du déclenchement des élections municipales, un cahier publicitaire semblable avait été publié dans La Presse.