Plus de 10 mois après la date butoir, la certification des résidences privées pour personnes âgées n'est toujours pas terminée.

Actuellement, 25 % des établissements n'ont pas encore reçu leur accréditation et dans certaines régions, comme à Montréal, 51 % des résidences ne sont pas certifiées.

Cette situation choque la porte-parole de l'opposition officielle en matière d'aînés, Lisette Lapointe. «Environ le tiers des résidences qui ne sont toujours pas certifiées ont du personnel mal formé et les deux tiers ne répondent pas encore aux normes de sécurité incendie. C'est inquiétant! affirme Mme Lapointe. Combien de personnes vivent actuellement dans des résidences qui ne sont pas certifiées? Ces personnes sont-elles en danger?»

Mme Lapointe accuse la ministre déléguée aux Services sociaux, Lise Thériault, de se traîner les pieds dans ce dossier. «Il est temps que la ministre prenne ses responsabilités et mette la pédale dans le fond pour s'assurer que nos aînés soient en sécurité», plaide Mme Lapointe.

Le gouvernement a adopté le programme de certification des résidences privées pour aînés il y a deux ans. Pour obtenir leur permis, les résidences doivent respecter 26 critères. Tous les établissements de­vaient avoir obtenu leur certification en février 2009.

Étant donné la lenteur du processus, la ministre Thériault avait dû prolonger ce délai jusqu'en juin. Mais encore aujourd'hui, seulement 75% des établissements sont certifiés. Si certaines régions comme le Bas-Saint-Laurent et le Saguenay-Lac-Saint-Jean ont réussi à certifier la quasi-totalité de leurs résidences, ailleurs, le processus est beaucoup plus lent. Outre Montréal (49% de résidences certifiées), les régions de l'Outaouais (50%) et de Laval (44%) traînent la patte.

Le principal facteur qui freine les résidences dans leur demande d'accréditation est la sécurité incendie. Plusieurs résidences sont incapables de prouver qu'elles peuvent évacuer leurs résidants rapidement.

La majorité des résidences privées ont été construites pour accueillir une clientèle autonome ou semi-autonome. Or, la clientèle des résidences privées pour personnes âgées a désormais de plus importants handicaps. Les installations ne permettent souvent pas une évacuation rapide des personnes lourdement handicapées.

La présidente de l'Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic (AQRP), Madelaine Michaud, ne comprend pas comment le gouvernement peut tolérer que des résidences continuent leurs activités sans répondre aux normes minimales de sécurité incendie. «Ça nous inquiète beaucoup. Je ne comprends pas que la ministre ne donne pas une date butoir à partir de laquelle les résidences non conformes seraient carrément fermées, dit Mme Michaud. Il faut tout faire pour accélérer le processus.»

L'attaché de presse de la ministre Thériault, Harold Fortin, assure que le gouvernement met tout en oeuvre pour mener le processus de certification à terme. «Dans certaines régions, les résidences qui tardaient à s'inscrire ont reçu des mises en demeure. Certains résidants ont même été déplacés parce que leur résidence était non conforme», dit-il.

M. Fortin rappelle qu'avant que le gouvernement de Jean Charest n'oblige les résidences privées pour aînés à obtenir la certification, rien n'assurait la sécurité des résidants dans ces établissements. «Nous avons 75% de résidences actuellement qui ont un environnement sécuritaire. Quant à celles qui ne sont pas encore certifiées, je ne crois pas que ce soit un danger public. Mais des améliorations doivent être apportées», affirme-t-il.