À la première journée de sa tournée pancanadienne en train, la chef du Parti vert, Elizabeth May, a promis que le Canada jouera un rôle plus actif dans le dossier du désarmement nucléaire mondial.

En conférence de presse dans la capitale albertaine, Mme May a affirmé que le gouvernement se devait de déclarer le Canada zone dénucléarisée. Elle a ajouté que le pays devait cesser les subventions à la vente de réacteurs nucléaires à l'étranger.La chef du Parti vert a indiqué qu'aucun autre parti n'avait parlé de désarmement au cours de la campagne électorale et qu'elle souhaitait ainsi forcer les autres chefs à prendre position sur la question avant le débat des chefs, dans dix jours.

Un ancien sénateur qui a été ambassadeur au désarmement aux Nations Unies pour le Canada et ex-membre du Parti progressiste-conservateur, Douglas Roche, a affirmé que le Parti vert avait le meilleur plan pour aider à éliminer les 25 000 armes nucléaires à travers le monde.

«Le Parti Vert est déterminé à aborder des questions ignorées par les autres partis. Le risque de s'engager dans une nouvelle course aux armements nucléaires ne défraie peut-être pas les manchettes, mais à moins de s'engager sérieusement et concrètement à éliminer les armes nucléaires à court terme, nous risquons de nous laisser entraîner sans réagir dans le pire cauchemar nucléaire», a déclaré Mme May.

En train

Mme May est partie de Vancouver, dimanche soir, entamant ainsi la première campagne électorale à bord d'un train depuis la celle de Pierre Trudeau, en 1974, qui avait alors sillonné les Maritimes.

Le rythme plus lent des voyages en train et les allées des wagons qui sont plus étroites ont amené la candidate à délaisser les mises en scène de séances de photos et d'annonces de promesses électorales qu'utilisent ses opposants.

La candidate du Parti vert n'a pas pu non plus éviter les journalistes et les photographes qui s'étaient joint au voyage. Les wagons passagers loués par l'équipe de Mme May ont été ajoutés à un train régulier de la compagnie VIA Rail.

«Ce genre de campagne comporte de grands risques, mais aussi de grandes récompenses. Harper ne prend aucun risque. Il filtre ces soi-disant familles moyennes canadiennes pour des séances de photos ou pour qu'elles servent de toile de fond à l'annonce qu'il fera. Tout cela est tellement mis en scène et artificiel. Ceci c'est réel», a affirmé Mme May.

Mme May s'est arrêtée plusieurs fois, le long du trajet, parfois même lors d'arrêts inattendus demandés de son équipe.

En voyant des supporteurs qui attendait la chef à la gare de Mission, en Colombie-Britannique, l'équipe de la candidate s'est arrêtée quelques minutes saluer une vingtaine de partisans. Le changement d'horaire a toutefois empêché une douzaine de personnes qui attendaient sous la pluie à Agassiz, en Colombie-Britannique, de la rencontrer à leur tour, puisque l'équipe de Mme May a décidé de ne pas s'arrêter, faute de temps. Le même sort attendait les partisans de Hinton, en Alberta.

La chef du Parti vert s'est par la suite inquiétée de ne voir personne se déplacer pour son arrêt prévu à 3:00 du matin à Kamloops, en Colombie-Britannique, mais elle a été agréablement surprise d'y voir plusieurs douzaines de personnes, dont certaines étaient en pyjamas et robes de chambre.

Et comme l'a rapidement souligné la candidate, ses nombreux arrêts le long du trajet lui permettront de visiter des petites municipalités, que les autres partis ne visiteront pas.

«Est-ce que quelqu'un se souvient de la dernière fois qu'un chef de parti fédéral est venu à Mission?», a demandé Mme May à la foule qui était venue l'accueillir.

Le train de campagne de Mme May s'arrêtera à Edmonton lundi soir et traversera la Saskatchewan et le Manitoba mardi. La première étape de la tournée se terminera à Toronto, mercredi, et le circuit de la candidate reprendra vendredi, à Montréal, pour se poursuivre en Nouvelle-Écosse, samedi.