Stephen Harper est un lâcheur. C'est ainsi que Stéphane Dion a accueilli l'annonce de son adversaire conservateur qu'il ne resterait pas chef du Parti conservateur si son parti n'est pas reporté au pouvoir.

Dans une entrevue au réseau torontois CP24, dimanche matin, le chef libéral a indiqué qu'il ne quitterait pas ses fonctions de chef si son parti n'était pas élu, mardi. «Je fais cette campagne pour gagner les élections, a déclaré Stephen Harper dans une entrevue au Toronto Sun la veille. Si je ne gagne pas ces élections, je suis certain que mon parti va se chercher un autre chef.»

«Il est un lâcheur. Pas moi», a réagi Stéphane Dion dimanche.

«Je me battrai pour mon pays. J'aime le Canada.»

Le chef libéral semblait d'ailleurs plus combattif qu'à l'habitude, au cours de cette entrevue en direct où il a rappelé que la campagne actuelle était la bataille de sa vie.

«Ce que nous allons décider mardi prochain, sera crucial pour nous et pour nos enfants. Permettrons-nous à un homme de gagner sur un mensonge? Parce qu'il ment sur le plan sur les changements climatiques des libéraux.»

Il a pris trois appels de téléspectateurs, dont deux lui demandaient d'expliquer ce plan, le Tournant vert.

«Vous êtes sur la défensive avec votre taxe sur le carbone», a lui a fait remarquer la journaliste, Ann Rohmer.

- Non, vous l'êtes! lui a répondu Stéphane Dion.

- Mais c'est moi qui pose les questions, répliqué la journaliste du tac au tac.

Il a une nouvelle fois levé le ton lorsque Mme Rohmer a voulu lui parler des sondages, qui montrent que les libéraux tirent de l'arrière, tandis que les conservateurs grimpent dans les appuis populaires.

«Allons! s'est légèrement emporté M. Dion. Vous croyez aux sondages? Ils sont comme les marées! Ils vont et ils viennent!»

«Nous avons deux jours, maintenant, pour penser à nous et à nos enfants», a-t-il ajouté, reprenant un thème privilégié dans sa campagne: celui du legs générationnel que représente un vote pour les libéraux.

Le chef libéral passe cette avant dernière journée de campagne électorale À Toronto, puis dans la région d'Ottawa. Il passera celle de lundi à faire une tournée nationale, de Fredericton à Vancouver, en faisant des arrêts dans quelques villes en chemin.

« Nous voulons convaincre les Québécois comme l'ensemble des Canadiens que nous pouvons non seulement stopper Stephen Harper, mais qu'on peut le remplacer tous ensemble. Et pour ça, on doit unir nos forces », a lancé M. Dion.

Il se rendra mardi à Montréal, où il passera la soirée électorale dans sa circonscription de Saint-Laurent - Cartierville.