Stéphane Dion entend profiter de «chaque heure» qu'il reste d'ici la fin de la campagne pour convaincre les Canadiens de l'élire à la tête du pays à la place de Stephen Harper.

Le chef libéral faisait hier une tournée nordique, qui l'a emmené à Iqaluit, capitale du Nunavut, puis à Churchill, dans le Nord du Manitoba. Il a plaidé pour une approche différente de celle proposée par Stephen Harper pour la protection de la souveraineté du Grand Nord, une approche moins militaire et plus centrée sur ses habitants et la diplomatie internationale.

 

«C'est l'une des raisons pour lesquelles je veux devenir premier ministre de ce pays. Je veux montrer que les Canadiens sont les meilleurs gardiens du Nord, les meilleurs gardiens de l'Arctique», a dit M. Dion à Iqaluit en matinée, au cours d'une conférence de presse en plein air tenue devant un port de la baie Frobisher.

«Pour que notre souveraineté soit reconnue au XXIe siècle, il faut utiliser les outils du XXIe siècle, a-t-il ajouté. Et c'est ce qui nous permet de penser que l'on va gagner contre les Russes et les Américains. Pas pour des raisons militaires. On ne peut pas gagner de cette façon contre les Russes, soyons raisonnables!»

Sondage favorable

Lorsque l'avion du chef a atterri à Churchill, en après-midi, de bonnes nouvelles attendaient Stéphane Dion: un nouveau sondage de la firme Nanos Research rendu public hier place les libéraux à seulement quatre points des conservateurs à l'échelle canadienne, avec 30% d'appuis. C'est sensiblement le même pourcentage que celui que les troupes de Paul Martin avaient récolté en 2006.

Fidèle à son habitude, M. Dion a refusé de commenter les résultats. Il a néanmoins exhorté l'électorat à lui permettre de «battre» Stephen Harper. «L'arrêter n'est pas assez, a-t-il dit. Nous devons le remplacer. Nous devons le remplacer par un gouvernement progressiste.»

Il reste huit jours avant le 14 octobre. D'ici là, a indiqué M.Dion, «on va utiliser chaque heure de ces huit jours». «Nous devons montrer aux Canadiens que nous avons un plan, que nous sommes prêts, que nous avons une équipe, que nous avons de bonnes valeurs progressistes», a-t-il lancé.

Ours et environnement

M. Dion a pu observer des ours polaires à Churchill, expérience qu'il a qualifiée d'«impressionnante». Il en a profité pour parler d'environnement. «Il y a une crise des changements climatiques, qui est de loin la menace la plus grave à laquelle l'humanité fait face. Et certains pays doivent prendre le leadership, des pays comme le Canada.»

À Iqaluit, le chef libéral a dû se faire rassurant sur sa taxe sur le carbone, qui inquiète certains électeurs dans cette ville où le prix d'un litre de lait peut atteindre 8$. «Le Tournant vert va faire en sorte que le Canada va pouvoir diminuer au fil des ans le prix des denrées en étant plus efficace sur le plan énergétique», a-t-il dit. Les familles à revenu faible et moyen «auront plus d'argent par rapport au prix des denrées», a-t-il ajouté.

La course est serrée dans cette circonscription détenue par le Parti libéral depuis 20 ans. La députée sortante a décidé de tirer sa révérence, si bien que tous les partis, y compris le Parti vert, espèrent maintenant mettre la main sur la plus vaste circonscription canadienne.