Après trois semaines de campagne, Stéphane Dion est persuadé que les débats télévisés des 1er et 2 octobre prochains changeront l'allure de cette course électorale et feront la différence pour son parti.

Après trois semaines de campagne, Stéphane Dion est persuadé que les débats télévisés des 1er et 2 octobre prochains changeront l'allure de cette course électorale et feront la différence pour son parti.

Les masques tomberont, croit-il.

«C'est une étape importante de la campagne. C'est la même chose dans toutes les campagnes. Les débats peuvent faire la différence», a-t-il dit hier matin lors d'un brunch en plein air à Stoney Creek, près de Hamilton.

Le chef libéral estime que les débats télévisés en français et en anglais montreront son vrai visage aux Québécois et aux Canadiens, que son message ne pourra pas être déformé cette fois par ce qu'il appelle «la propagande mensongère» des conservateurs.

«Je vois cela comme l'occasion d'atteindre enfin directement un très grand nombre de Canadiens, a-t-il dit aux journalistes. Quand je les rencontre en personne, dans un activité comme celle de ce matin, ça va très bien. Le message passe. Il faut que ce message soit entendu par tous les Canadiens.»

Le chef libéral a d'ailleurs fait un arrêt au Festival des vins du Niagara, hier, à St. Catharines. Il y a serré des mains, s'arrêtant aux différents stands pour discuter avec les vignerons. Environ 3000 personnes visitaient la foire lors du passage de M. Dion.

«Botte-leur les fesses, tu es mon homme!» a crié un homme en apercevant le chef libéral.

Ce dernier venait de souligner que « jamais un gouvernement n'a dépensé autant d'argent pour détruire une personne et ses politiques » que le gouvernement Harper envers lui.

«Des millions de dollars, a-t-il dit. Cela s'est rendu dans les foyers. Alors j'aurai l'occasion de dire aux Canadiens : ce que je veux faire n'a rien à voir avec ce que les conservateurs vous disent à mon sujet ; la réalité est tout autre. Je veux leur dire qu'il y a un Canadien qui est déterminé à les aider à passer à travers les difficultés d'aujourd'hui et à préparer l'avenir de leurs enfants. Je veux leur dire qu'il le fera avec une équipe formidable et un plan d'action qui est celui dont nous avons besoin.»

M. Dion sait bien que, dans ces débats, il devra affronter des rivaux d'expérience : «C'est sûr que, par rapport aux autres chefs, je serai une recrue. Ce sera mon premier débat. M. Duceppe en a eu cinq. M. Layton et M. Harper en ont eu trois.»

Du changement

Le chef de l'opposition officielle croit que les Canadiens sont mûrs pour un changement, que depuis toujours les chefs conservateurs ont démontré qu'ils étaient de mauvais gestionnaires de l'économie en temps de crise.

«La réalité est que l'économie canadienne sous Harper va moins bien. Les conservateurs ne comprennent pas en quoi un gouvernement peut aider une population quand ça va mal. Je pense que les Canadiens veulent voter libéral, beaucoup de Canadiens. C'est à nous de leur dire que nous avons une approche libérale toute prête, une équipe, un chef avec un plan d'action qui est celui qu'il nous faut en 2008, tout comme le plan d'action de 1993 (Le Livre rouge) était celui dont nous avions besoin en 1993.»

Enfin, M. Dion a parlé du débat de la veille entre les candidats américains Barack Obama et John McCain. Il a dit qu'il souhaitait que Stephen Harper ait d'aussi bonnes manières mercredi et jeudi soir. «Il faut que la courtoisie et les bonnes manières prévalent, a-t-il insisté, pas les coups sous la ceinture comme se plaît à en donner l'un d'entre nous. Moi, je ne ferai certainement pas cela. J'en suis incapable. Si être fort consiste à frapper sous la ceinture, c'est mal. Être fort, c'est être fort pour aider les gens, pour assurer le leadership, pour créer des emplois, pour que l'économie de l'avenir soit forte et durable. C'est ce que je vais démontrer aux gens.»