«Un gouvernement libéral ne mènera pas le Canada en déficit. Un point c'est tout», a affirmé le chef libéral Stéphane Dion en rendant public ce lundi matin son programme électoral chiffré intitulé «Un Canada plus prospère, plus juste et plus vert».

Ainsi, les dépenses totales de l'État pour les quatre prochaines années (2009-2010 à 2012-2013), sous un gouvernement libéral, seraient de 1 058,4 milliards de dollars. De ce montant, 16, 3 milliards de dollars vont aux nouvelles initiatives annoncées par les libéraux. Ces nouvelles initiatives sont en quelque sorte financées par les excédents budgétaires prévus par les conservateurs eux-mêmes.Or, les revenus fédéraux prévus par le gouvernement conservateur pour cette période de quatre ans sont de 1 076 milliards de dollars.

Le plan d'action libéral prévoit donc un surplus de 17,640 milliards en quatre ans. Mais comme Stéphane Dion a annoncé qu'il rétablissait la réserve pour éventualité de 3 milliards de dollars «pour protéger les Canadiens en cas d'imprévus», le solde de fonctionnement véritable sera au bout de ces quatre années de 1,3 milliards. Soulignons que si cette réserve pour éventualité n'est pas utilisée après chaque exercice budgétaire, elle servira au remboursement de la dette.

Le plan libéral dégage d'ailleurs cette réserve pour éventualité grâce à un examen détaillé à venir des dépenses de l'État, question de réaliser des économies à tous les postes de dépense, sauf celui des transferts.

Quant au fameux Tournant vert de Stéphane Dion, les calculs libéraux démontrent qu'il est budgétairement neutre, c'est-à-dire que la taxe sur le carbone qui totalise 15,1 milliards est réinvestie dans les baisses d'impôt et les nouvelles dépenses de programme qui totalisent 16,3 milliards.

Le chef libéral a rappelé qu'après 27 années de déficits budgétaires, ce sont les libéraux qui ont rétabli l'ordre dans les finances de l'État en produisant, sous les gouvernements Chrétien et Martin, 8 budgets équilibrés consécutifs.

Les grandes initiatives de ce programme électoral ont été déjà dévoilées tout au long des deux premières semaines de la campagne, sauf pour une mesure de 690 millions sur quatre pour l'assainissement des eaux, un accroissement de 500 millions de l'aide internationale, 370 millions pour l'énergie propre et une réforme de l'assurance-emploi qui permettra aux travailleurs qui acceptent un emploi temporaire de continuer à recevoir des prestations (40% de leur prestation). Cette réforme changera également le calcul des prestations de façon à ce qu'il se fasse en tenant compte des 14 meilleures semaines de salaire de l'année précédent la demande et elle viendra en aide aux travailleurs saisonniers aux prises avec le «trou noir», soit la période entre la fin des prestations et le retour au travail, en ajoutant à ces prestations cinq semaines.

En ce qui à trait aux baisses d'impôt promises dans le Tournant vert, elles représentent 10% des impôts pour les paliers d'imposition bas et moyen.

«Nous tenons absolument à équilibrer le budget et c'est pourquoi toutes les initiatives décrites dans le présent programme électoral s'inscrivent dans le cadre d'une fiscalité prudente», a déclaré Stéphane Dion.

Ce dernier a rappelé que la clé de voûte de son programme électoral était le Tournant vert, «un projet novateur axé sur l'avenir qui baissera les impôts, assignera un coût à la pollution et combattra la pauvreté et positionnera le Canada parmi les chefs de file de l'économie mondiale au XXIe siècle».

«Cette approche progressiste et responsable de l'exercice fiscal au Canada nous permettra de taxer moins les choses que nous voulons voir augmenter, a-t-il ajouté, comme les revenus, les investissements et l'innovation, et de taxer plus les choses dont nous ne voulons plus, comme la pollution, les gaz à effet de serre et les gaspillage.»