Face au «manque de leadership» de Stéphane Dion, le chef du NPD, Jack Layton, croit pouvoir rallier tous les progressistes afin de «montrer la porte» à Stephen Harper.

«Nous savons que plusieurs personnes qui ont voté pour d'autres partis dans le passé sont très inquiètes de la direction que Stephen Harper donne à ce pays, a dit le leader néo-démocrate. Nous avons un programme et une équipe qui peuvent rejoindre les libéraux progressistes, les conservateurs progressistes, les verts progressistes et les bloquistes progressistes.»

À neuf jours du scrutin, M.Layton a continué, hier, de discréditer son adversaire libéral, se présentant comme la seule option pour remplacer le premier ministre conservateur.

Nouvelles publicités

Le NPD lance d'ailleurs aujourd'hui trois nouvelles publicités télévisées en anglais, dont une qui, pour la première fois, attaque directement le leadership de Stéphane Dion.

«La plupart des Canadiens ne veulent pas de M. Harper au pouvoir. En fait, plusieurs Canadiens veulent n'importe qui sauf Harper. Alors la question est: qui peut vraiment faire le travail?» demande un Jack Layton en bras de chemise à l'écran.

«Stéphane Dion et les libéraux ont fait une campagne tellement confuse qu'ils passeront les deux prochaines années à se demander ce qui s'est passé et à s'entredéchirer», conclut-il avant de se présenter comme la solution.

Les néo-démocrates auront dépensé, en 2008, 7 millions de dollars en publicité télé, ce qui est plus que l'ensemble des coûts de la campagne du NPD en 2000.

Layton critique Harper

En matinée, à Saint-Jean-de-Terre-Neuve, le chef néo-démocrate s'est aussi permis de critiquer le leadership de Stephen Harper. «En période d'incertitude économique, il n'a pas de plan. Ce n'est pas du leadership, ça, a lancé M.Layton. Comment peut-on appeler ça du leadership quand sa seule grande idée, c'est de donner 50 milliards de dollars aux banques et compagnies pétrolières? Ça démontre seulement qu'il s'en fiche ou qu'il ne comprend pas. Peut-être les deux.»

«La compréhension de l'économie de Stephen Harper est basée sur de vieilles idées qui veulent que, si on donne d'énormes réductions d'impôts à d'immenses compagnies, tout d'un coup, tout va bien fonctionner, a dit M. Layton. On a déjà vu ce modèle économique, et on est en train de le regarder s'effondrer au sud de la frontière. On ne peut pas se permettre, au Canada, d'avoir ce type d'orthodoxie économique pendant les quatre prochaines années.»

Il s'agissait du deuxième passage de la tournée néo-démocrate dans la capitale terre-neuvienne, où M. Layton espère profiter du mécontentement envers les conservateurs.

«La population de Terre-Neuve et le premier ministre, Danny Williams, ont été les premiers à se rendre compte qu'on ne pouvait pas faire confiance à Stephen Harper», a dit le chef du NPD.

Au début de la campagne, le chef du gouvernement terre-neuvien a appelé à voter contre le leader conservateur. Le mouvement ABC - anything but conservative (n'importe qui sauf les conservateurs) - est d'ailleurs né dans cette province des Maritimes.

En après-midi, M. Layton s'est rendu pour la deuxième fois à Thunder Bay, en Ontario, où il espère faire des gains au détriment des libéraux. Au scrutin de 2006, le NPD avait chauffé de très près les troupes de Paul Martin dans les deux circonscriptions de la ville de 110 000 habitants.

Mission en Afghanistan

Le chef néo-démocrate a par ailleurs réitéré son appel à un changement de cap dans la mission canadienne en Afghanistan. En réaction aux propos du commandant des forces britanniques sur le terrain, Mark Carleton-Smith, qui affirmait hier dans le Sunday Times que la guerre en Afghanistan ne pourra être gagnée, M. Layton a estimé qu'il faut sans délai adopter une approche plus diplomatique et moins militariste.