Stephen Harper aurait dû respecter les intérêts du Québec pendant son mandat au lieu d'attendre à la toute fin de la campagne pour faire un « love-in » dans la province, affirme Gilles Duceppe.

De passage à Québec le même jour que le premier ministre sortant, Gilles Duceppe a accusé le gouvernement Harper d'avoir renié ses propres promesses. Il fait valoir le déséquilibre fiscal n'est toujours pas réglé en dépit d'une hausse substantielle des transferts fédéraux, et que le Québec n'a toujours pas son propre siège à l'UNESCO.« Au lieu de faire un love-in, il aurait du passer de la parole aux actes », a affirmé le chef du Bloc, faisant allusion au vaste rassemblement fédéraliste de la veille du référendum de 1995.

Le Bloc espère reprendre plusieurs sièges perdus aux mains des conservateurs lors de l'élection de 2006. Le chef en a d'ailleurs traversé plusieurs lors de son passage dans la Vieille Capitale. Les sondages laissent d'ailleurs entrevoir que plusieurs sièges seront chaudement contestés lors du vote de mardi.

En soirée, Gilles Duceppe a harangué les membres du Forum jeunesse de son parti, les exhortant à rencontrer un maximum d'indécis d'ici le jour du scrutin pour les convaincre de voter pour le Bloc.

« Accueillez tous ceux qui ont différentes préoccupations mais qui ne veulent pas que Harper soit là, a-t-il lancé à ses jeunes supporters. Démontrez-leur qu'un seul parti peut battre Harper. »

Il a débuté la journée dans Charlesbourg-Haute-Saint-Charles, où il a fait du porte-à-porte avec son épouse Yolande Brunelle et son candidat Denis Courteau. Puis, il s'est rendu dans Louis-Hébert et dans Beauport-Limoilou.

L'entourage de Gilles Duceppe a bon espoir de reprendre ces trois circonscriptions. En 2006, les conservateurs avaient gagné par 200 votes dans Louis-Hébert, par 800 dans Beauport-Limoilou et par 1400 dans Charlesbourg.

Il s'est ensuite rendu à Lévis, pourtant jugé imprenable en début de campagne, pour prêter main forte à son candidat Guy Bergeron. Il a toutefois évité la circonscription de Louis-Saint-Laurent, fief de la ministre Josée Verner.

« Arrogance »

Gilles Duceppe a une fois de plus dénoncé le premier ministre sortant, qui souhaite appliquer son programme même s'il est élu sans obtenir la majorité des sièges à la Chambre des communes.

« C'est encore cette arrogance qu'il a manifestée pendant deux ans et demi et qu'il manifeste encore pendant cette campagne, a-t-il dit. Il ne tient absolument pas compte de l'avis de la population, c'est un déni de démocratie. »

Les bloquistes ne sont guère impressionnés par la sortie de Stephen Harper, qui a appelé les Québécois à élire des députés conservateurs s'ils souhaitent voir l'un des leurs au conseil des ministres.

« La dernière fois, beaucoup de conservateurs ont été élus à Québec, affirme le candidat dans Charlesbourg, Denis Courteau. Combien sont ministres? Une seule. »

Au Saguenay pour terminer

Gilles Duceppe passera la dernière journée de sa campagne au Saguenay-Lac-Saint-Jean, où, d'après les derniers sondages, sa candidate Chantale Bouchard est en voie de déloger le ministre du Travail Jean-Pierre Blackburn.