Le Bloc québécois s'est retrouvé dans l'embarras, hier, après que son site web eut diffusé de faux renseignements sur une candidate de la région de Québec.

Éléonore Mainguy, qui se présente pour le Bloc dans Beauport-Limoilou, n'est ni conseillère pédagogique à Téluq ni titulaire d'un baccalauréat, a révélé Le Soleil, hier. Le site du Bloc affirmait pourtant le contraire jusqu'à tout récemment.

 

La candidate, qui s'est fait connaître au Québec avec son livre Les jeux sont faits: confessions d'une ancienne croupière, a admis qu'elle n'a pas encore de baccalauréat; il lui manque un certificat pour y arriver. C'est une erreur de bonne foi, a-t-elle plaidé en attribuant la faute aux organisateurs du parti.

Mais les adversaires du Bloc n'allaient pas rater si belle occasion. De passage à Montréal, Stéphane Dion en a profité pour éclabousser les bloquistes, mais aussi les conservateurs. Les libéraux accusent Stephen Harper d'avoir plagié un discours de Mike Harris, ex-leader de l'Ontario. La charge survient une semaine après que les libéraux eurent révélé que le premier ministre sortant avait copié un discours de son homologue australien John Howard.

«C'est quelque chose qui ne m'apparaît pas acceptable que de présenter un CV qui n'est pas le sien, a dit M. Dion. C'est aussi pire que ce que notre premier ministre est en train de faire, à se faire prendre à copier à répétition.»

En 1993, l'ancien chef du Bloc Lucien Bouchard avait largué un candidat dans des circonstances semblables. Jasmin Lavoie, qui se présentait dans Roberval, avait faussement prétendu qu'il avait un baccalauréat. Mais le chef actuel n'entend pas sévir de la sorte.

Duceppe passe l'éponge

Gilles Duceppe n'avait pas encore consulté ses stratèges, hier, pour connaître l'origine de la faute. Mais il ne s'est pas offusqué de la bourde de son équipe. Il a d'ailleurs rappelé qu'il s'était retrouvé au coeur d'une controverse semblable plus tôt dans sa carrière.

En 1993, le Bloc québécois avait en effet dû distribuer des corrections à son annuaire de candidats. Des adversaires du parti avaient révélé que Gilles Duceppe n'était pas titulaire d'un baccalauréat en sciences politiques, contrairement à ce qui était inscrit dans le document original.

«Je reconnais bien que les communications ont commis une erreur, a-t-il affirmé en marge de son discours devant l'Economic Club de Toronto. Je saurai certainement qui (a erré). On ne congédiera pas de monde pour cela.»

- Avec la collaboration de Hugo de Grandpré