Même s'il refuse de s'engager à ne pas faire tomber un éventuel gouvernement minoritaire, Gilles Duceppe promet d'appuyer « toute initiative » fédérale qui permettra à l'économie québécoise d'affronter une récession. Il a donc proposé, mardi matin, une série de mesures pour stimuler l'industrie manufacturière.

Accusant Stephen Harper de vouloir larguer cette industrie au profit des pétrolières de l'Ouest canadien, le chef du Bloc réitère que seul un gouvernement minoritaire empêchera les conservateurs de mettre en place leurs politiques économiques de « laisser-faire ». « Si (le gouvernement) est minoritaire, il doit faire trouver les compromis nécessaires pour faire face à la crise, a-t-il affirmé lors d'un passage à Trois-Rivières. Ça veut dire d'être capable de trouver des compromis. C'est à lui de le faire. »

Le chef du Bloc a dressé une liste de 14 mesures qu'il juge souhaitables en matière d'économie, quelques heures avant que Stephen Harper dévoile sa plateforme électorale. Une ribambelle d'actions coûtant près de 1,7 milliard.

«Ce n'est pas une liste d'épicerie, a-t-il indiqué. Ce sont les besoins du secteur manufacturier.»

M. Duceppe réclame en outre des prêts sans intérêt et crédits d'impôt pour les entreprises manufacturières, un régime d'assurance-emploi bonifié, un soutien accru pour les travailleurs âgés, ainsi que des investissements dans le logement social et la culture.

« J'espère que M. Harper prendra ses responsabilités, a-t-il ajouté. Je viens d'énoncer ce qu'il devrait faire, on verra ce qu'il fera. »

Stephen Harper n'a pas fermé la porte à un éventuel déficit en cas de récession. Gilles Duceppe estime pour sa part que les mesures qu'il propose ne plongeront pas le gouvernement dans le rouge.