Stéphane Dion a affirmé hier que Stephen Harper est le clone de George W. Bush et que les Canadiens seront entraînés dans la crise économique qui frappe en ce moment les États-Unis s'ils le reportent au pouvoir le 14 octobre prochain.

D'abord à Québec, hier midi, devant quelque 250 membres de la chambre de commerce - dans ce qui a été le plus important discours de sa campagne à ce jour - et ensuite en après-midi, à Trois-Rivières, où il a visité en compagnie du maire Yves Lévesque un grand projet immobilier sur les berges du Saint-Laurent, M. Dion s'est employé à démolir le bilan économique du gouvernement Harper.

 

«Regardez ce qui se passe aux États-Unis, a-t-il dit. Après 8 années de mauvaise gestion de la droite, George W. Bush demande au Congrès un plan de redressement de 700 milliards de dollars. Il comptait sur son approche laisser-faire-I-don't-care pour sortir les États-Unis de leur marasme économique. Cette approche de la droite idéologique n'a rien vu venir; elle n'est pas la mieux outillée pour nous sortir de la crise; elle n'a jamais bien fonctionné, bien au contraire. Et c'est la même approche que propose Stephen Harper aux Canadiens en ces temps difficiles.»

Le chef libéral a ensuite fait un bilan plus détaillé des années Harper. Il a rappelé que le Canada venait de connaître cette année la pire croissance économique du G8, pire que celle des États-Unis, la pire performance du Canada depuis 1991, depuis Brian Mulroney. Il a souligné que la productivité de la main-d'oeuvre canadienne et québécoise avait chuté pendant 9 mois consécutifs.

À Québec, une région où, selon les sondages, les chances des libéraux sont pratiquement inexistantes, Dion a martelé que, sous les conservateurs, la vie a toujours été difficile économiquement pour les Canadiens.

«Aujourd'hui, a soutenu Stéphane Dion, M. Harper est sans doute le seul Canadien qui ne semble pas se soucier de la situation économique inquiétante aux États-Unis, notre plus grand partenaire commercial. On ne peut pas prétendre que le Canada ne sera pas affecté par ce que George W. Bush a dit hier soir. Et ce qu'il a dit hier soir est grave. Il a dit: notre économie est en danger. Nous savons déjà ce que M. Harper a fait à notre économie. Il a laissé notre économie frapper un mur.»

«Pour Stephen Harper, a-t-il accusé, la saine gestion économique, c'est faire fondre en 2 ans un surplus de 12 milliards de dollars et nous mettre au bord du déficit. Voilà le bilan économique de Stephen Harper. Il ne veut pas en parler. Il ne veut pas qu'on en parle. En fait, il espère sortir de cette élection sans que les Canadiens s'aperçoivent de son incompétence à gérer cette économie.»

Le chef libéral, qui refuse catégoriquement de reconnaître que les libéraux sont en mauvaise posture au Québec, a affirmé de plus que le gouvernement Harper avait laissé tomber les Québécois.

«En période de ralentissement économique, les preuves sont claires, a-t-il dit. Le ministre responsable de l'Agence de développement économique des régions du Québec, Jean-Pierre Blackburn, a coupé les budgets alloués au développement économique régional. Les conservateurs ont conclu une entente bancale sur le bois d'oeuvre résineux qui a affaibli les collectivités du Québec. Stephen Harper n'a pas investi dans l'économie pour la soutenir.»

Interrogé sur ses difficultés au Québec, Stéphane Dion a répondu que son programme électoral est le seul acceptable et le meilleur pour le Québec. À mi-chemin de la campagne, le chef libéral estime que le grand enjeu de ces élections est justement de savoir qui propose le meilleur plan économique aux Québécois et aux autres Canadiens.

Pour le reste, il refuse de troquer son rôle de candidat contre celui d'analyste.

«Je ne suis pas un gérant d'estrade, a-t-il dit. Je suis sur la patinoire pour gagner ces élections. Voilà ce que je réponds à cela. Les enjeux économiques, environnementaux et sociaux sont trop importants. Nous avons besoin d'emplois pour nos familles. Pour cela, il faut élire un gouvernement libéral. Il ne faut pas éparpiller nos votes.»