En pleine Alberta conservatrice, Stéphane Dion est venu vendre son «plan d'action pour le XXIe siècle» lors d'une rencontre lundi soir avec quelque 500 personnes et il a profité de l'occasion pour balayer d'un revers de main les critiques que lui a adressées Stephen Harper plus tôt lundi.

«Je dois dire que 16 milliards de dollars d'investissements en quatre ans c'est très prudent, a-t-il affirmé en réponse aux accusations d'imprudence économique lancée par M. Harper.»

M. Dion a d'ailleurs souligné à maintes reprises que les chiffres avancées dans son plan, «Un Canada plus prospère, plus juste et plus vert», ne pouvaient être des chiffres improvisés puisqu'ils s'appuyaient sur les chiffres rendus publics le mois dernier par le ministère des Finances.

« Si les conservateurs ont d'autres chiffres, a-t-il ajouté, pourquoi les cachent-ils à la population?»

Le chef conservateur avait affirmé plus tôt dans la journée que M. Dion aurait fait un piètre dirigeant d'entreprise et qu'il aurait été congédié avec un tel plan.

«La personne que Stephen Harper doit congédier c'est Gerry Ritz», a rétorqué du tac au tac M. Dion.

«Je ferais un excellent premier ministre du pays avec un plan pour rendre ce pays plus juste, plus riche, plus vert, un plan pour faire en sorte que l'on ait une économie plus concurrentielle et plus durable en même temps et à partir de finances extrêmement prudentes. Nous nous basons sur les chiffres qui ont été confirmés par le ministère des Finances le mois dernier, a-t-il insisté. Si M. Harper a de nouvelles informations, qu'il les donne parce que sinon il les cache aux Canadiens. Et c'est peut-être pourquoi il nous a précipités en élections, pour que nous ne sachions pas certaines choses. Quand nous serons élus, nous demanderons une vérification de tous les chiffres du gouvernement.»

Au ministre de l'Environnement, John Baird, qui a dit que le plan de M. Dion mènerait inexorablement vers un déficit budgétaire, M. Dion a répondu que John Baird n'avait «aucune crédibilité».

«Il est un mauvais ministre de l'Environnement, a-t-il dit. Il faut se rappeler qu'il a été aussi un très mauvais président du Conseil du trésor. Il a toujours dépensé plus qu'il n'annonçait, plus que Stephen Harper. Pourquoi serions-nous surpris de cela? Les conservateurs ont une rhétorique qui affirme qu'ils dépensent moins. Mais ils dépensent beaucoup plus que n'importe quel autre gouvernement. Pourquoi? Parce qu'ils ne savent pas gouverner. Et ils vont d'une patente à une autre pour essayer d'acheter des votes. Ils dépensent plus et en dernier recours nous ne sommes pas plus forts. Le taux de productivité plonge depuis neuf mois consécutifs, une chose qui n'est pas arrivée depuis Mulroney.»

M. Dion s'est déclaré très heureux de voir à quel point les conservateurs «paniquaient» face à son plan. «Ils ne savent pas comment réagir», a-t-il conclu.