Un tiers des dirigeants du G8, le groupe des nations les plus nanties, dont le président américain Barack Obama, fera l'impasse sur le sommet de Rio.

Selon l'ONU, des décisions clé doivent être prises pour l'avenir de la planète à ce sommet.

Outre M. Obama, la chancelière allemande Angela Merkel et le premier ministre britannique David Cameron seront absents du sommet de Rio sur le développement durable qui doit débuter mercredi. Le président chinois Hu Jintao ne s'y rendra pas non plus.

Tous ces dirigeants se retrouvent pourtant pour deux jours dès lundi au Mexique pour le sommet du G20, le groupe des vingt plus grandes puissances économiques de la planète.

L'élection présidentielle aux États-Unis, la crise de la dette en Europe et l'approche de la transition à la tête de la Chine sont des facteurs qui ont pesé lourdement dans la décision respectivement de Barack Obama, Angela Merkel, David Cameron et de Hu Jintao de ne pas aller à Rio, relève-t-on à l'ONU.

L'objectif de ce sommet est d'établir certaines règles pour que la croissance économique dans le monde puisse bénéficier aux pays pauvres sans pour autant détruire l'environnement sur une planète qui compte sept milliards d'habitants.

Helen Clark, premier ministre de Nouvelle-Zélande de 1999 à 2008 avant de devenir administratrice du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en 2009, explique à l'AFP qu'elle peut comprendre les pressions politiques internes conduisant un dirigeant à éviter de faire des déplacements à l'étranger durant des périodes critiques pour son pays.

«C'est toujours formidable d'avoir des dirigeants du G8 pour une telle occasion», souligne Mme Clark, qui a joué un rôle important dans l'organisation du sommet de Rio.

«J'ai été première ministre dans une année électorale et dans de telles circonstances on étudie très attentivement si on va faire un déplacement quatre mois avant un scrutin», explique-t-elle: «Il s'agit de considérations très concrètes sur le fait de savoir où on a le plus besoin de vous».

«C'est pour cela que je ne critiquerai aucun de ceux qui ne viennent pas» au sommet de Rio, poursuit-elle.

Malgré ces absences, nombre d'autres chefs d'État et de gouvernement participeront au sommet, dont les présidents français François Hollande, russe Vladimir Poutine, sud-africain Jacob Zuma et les premiers ministres indien Manmohan Singh et chinois Wen Jiabao.

Et l'écho des problèmes planétaires qui seront évoqués à Rio suivra les dirigeants absents jusque dans leur pays, veut croire Mme Clark: «La combinaison toxique de la chute des revenus, de l'instabilité sociale et de la dégradation de l'environnement est une réalité que nous partageons tous (...) et nous avons besoin d'une vision commune pour y remédier».

«Nous nous allons droit dans le mur en l'absence d'actions». Pour dire les chose brutalement, je pense qu'on se rend tous compte que la planète est en péril».

Du reste, les dirigeants qui ne se rendront pas au sommet assurent tous qu'ils prennent ces questions très au sérieux. Le président Obama a ainsi dépêché la secrétaire d'État Hillary Clinton pour représenter les États-Unis.

«Le développement est dans l'intérêt le plus profond de notre économie et de notre sécurité nationale et, de toute évidence, dans l'intérêt des peuples dans le monde», a récemment déclaré Todd Stern, l'émissaire américain sur le changement climatique.

Selon des diplomates français, le président Hollande va lancer un appel à Rio en faveur de mesures majeures pour une nouvelle vision du développement afin d'arrêter la dégradation «extrêmement alarmante» des ressources naturelles et de l'environnement.