«Nous devons stopper cet homme! Il veut monter tout le monde contre tout le monde; les Canadiens contre leurs artistes», a lancé Stéphane Dion dans un studio de cinéma de Vancouver Nord alors qu'on lui demandait de réagir aux déclarations faites plus tôt par Stephen Harper sur la culture et les artistes.

Le chef libéral a tenu ces propos alors qu'il visitait le Studio cinématographique de North Shore à Vancouver Nord afin de mousser la politique de son parti pour les arts et la culture.

«Nous parlons là de notre identité, a-t-il ajouté, nous parlons d'une industrie qui, dans cette seule province (la Colombie-Britannique), représente 36 000 emplois dans les seuls secteurs de la télévision et du cinéma.»

Stephen Harper avait affirmé plus tôt que «les travailleurs canadiens ordinaires» ne se souciaient pas des doléances des artistes, en particulier ceux qu'ils voient à la télévision à «un riche gala entièrement subventionné par l'argent des contribuables». M. Harper faisait allusion au Gala des Gémeaux.

«Nous avons une grande industrie culturelle, a rétorqué Stéphane Dion. Il faut protéger sa liberté. Cet homme veut censurer nos films. Il faut stopper cet homme! Il le faut!»

M. Dion a souligné que les gens qui faisaient la queue dehors à la porte de ces studios pour auditionner étaient aussi des Canadiens ordinaires, que le salaire moyen d'un artiste au pays était de 23 000 $ et que les artistes qui participaient aux galas décriés par M. Harper devaient louer leurs costumes ou leurs robes pour y assister.

Le chef libéral a ajouté que Stephen Harper n'avait même pas eu le courage de répéter en français sa diatribe contre les artistes.

«Contrairement à ce que dit M. Harper, a poursuivi M. Dion, les Québécois aiment leurs artistes.»

Le chef libéral a profité de son passage au Studio cinématographique de North Shore pour rappeler que son programme électoral prévoit une augmentation du crédit d'impôt pour le cinéma et la télévision de 25% à 30%, une hausse qui représente 160 millions de dollars sur quatre ans pour le budget de l'État.

«Investir dans les arts et la culture, a-t-il dit, c'est investir dans des industries qui procurent les plus importants retours sur vos investissements. Investir dans les arts et la culture, c'est investir dans les Canadiens ordinaires. Je ne connais aucune grande économie au monde qui n'ait pas un secteur culturel fort.»

M. Dion a aussi dit que le cinéma, le théâtre, la littérature et les arts en général rendaient les gens plus heureux et meilleurs. Il a promis qu'avec un gouvernement libéral il y aurait encore plus de création artistique au Canada.