Les informations contenues dans le livre de Julie Couillard rappellent l'importance de tenir une enquête policière, voire une commission d'enquête, pour aller au fond de l'histoire, estiment les partis fédéraux de l'opposition.

La Presse a publié mercredi matin des extraits de l'autobiographie de l'ancienne flamme de l'ex-ministre Maxime Bernier, qui doit paraître lundi prochain. Mme Couillard y affirme entre autres que, contrairement aux affirmations de M. Bernier, ce dernier n'a pas «oublié» des documents gouvernementaux confidentiels chez elle, mais qu'il lui a plutôt demandé de les jeter aux ordures. 

Elle a aussi écrit que M. Bernier avait tellement reçu de correspondance gouvernementale sur l'ordinateur de sa résidence de Laval qu'elle aurait pu tapisser sa maison de pages top secret provenant des autorités fédérales.

Le Bloc, le NPD et le Parti libéral se sont dits inquiets de ces informations et ont demandé à la GRC de faire la lumière sur toute l'affaire. Le Globe and Mail a rapporté la semaine dernière que le corps policier menait une telle enquête, mais la GRC n'a pas voulu le confirmer, tandis que le premier ministre Stephen Harper a nié que son gouvernement faisait l'objet d'une enquête.

«La vraie question est de savoir si oui ou non il y a enquête, et si oui, pourquoi le premier ministre dit qu'il n'y en a pas, depuis quand se mêle-t-il des opérations de la GRC, et si non, qu'est-ce qui justifie qu'il n'y en a pas», a indiqué mercredi le député libéral Denis Coderre.

Selon le porte-parole néo-démocrate en matière de justice, Joe Comartin, le témoignage de Mme Couillard soulève plusieurs nouvelles questions. «La possibilité que d'autres personnes les aient vus m'inquiète, a-t-il confié au sujet des documents de l'OTAN laissés par Maxime Bernier chez sa conjointe de l'époque. Quand elle dit que c'est resté sur le comptoir dans la salle à manger, il y a la possibilité que d'autres personnes l'aient vu ou en aient pris des copies.»

Le Bloc québécois est allé encore plus loin. Le député Serge Ménard a rappelé que son parti réclamait la tenue d'une commission d'enquête. «Si on veut aller au fond des choses, il faut peut-être que l'enquête de la GRC se poursuive, mais je suis sûr que la GRC va se buter aux mêmes limites que l'enquête qui a été faite par le ministère des Affaires étrangères, c'est-à-dire que Mme Couillard ne voudra pas y collaborer», a-t-il expliqué.

«Donc si on veut aller plus loin, il faut une enquête menée par quelqu'un qui a les pouvoirs de la contraindre.»

Dans son rapport d'enquête publié en août, le ministère des Affaires étrangères avait pratiquement blanchi Maxime Bernier, en disant que les documents laissés chez sa conjointe en avril ne pouvaient nuire à la sécurité nationale. Mme Couillard n'avait pas collaboré à cette enquête. M. Bernier et elle ont aussi refusé l'invitation du comité parlementaire de l'éthique, qui a étudié le dossier au printemps.