Un Canadien dans l'anti-chambre de la mort aux Etats-Unis depuis 25 ans a peu de chance d'échapper à une injection mortelle en raison de la décision prise par le gouvernement Harper de ne pas réclamer clémence pour le tueur, selon le texte d'une poursuite devant être entendue ce lundi.

Cette poursuite, intentée en Cour fédérale, accuse le gouvernement conservateur de faire de la politique avec la vie de Ronald Smith, de l'Alberta, et demande au fédéral qu'il fasse pression pour que la peine de l'accusée soit commuée.

La cause, qui met clairement en évidence les différences existant entre les politiques sociales des conservateurs du premier ministre Stephen Harper et des partis de l'opposition, remonte à l'été de 1982.

Smith, alors âgé de 24 ans, et deux amis de Red Deer, en Alberta, faisait un séjour dans l'Etat du Montana, lors duquel alcool et drogues ont été consommés. Les trois hommes ont volé deux cousins, qui les avaient pris en voiture, avant que Smith n'ait abattu ces derniers d'une balle dans la tête sur le bord de la route.

Défendu par un avocat sans expérience qui ne s'était consacré au dossier que pendant six heures, Smith, confus, a plaidé coupable et demandé la peine de mort, est-il écrit dans le texte de la poursuite.

Des documents démontrent que les efforts multipliés pendant 15 ans par le gouvernement canadien dans le but d'obtenir du gouverneur du Montana qu'il commue la peine de Smith et que ce dernier soit transféré au Canada étaient sur le point de porter fruit.

L'automne dernier, cependant, le gouvernement conservateur a jugé que le fait de soutenir Smith allait à l'encontre de ses politiques en matière d'ordre public.

Le ministre de la Sécurité publique, Stockwell Day, a alors affirmé que défendre la cause du condamné à mort lancerait «le mauvais message».

Les efforts menés par le ministère pendant des années ont subitement cessé, a affirmé l'un des avocats de Smith, Don Vernay, lors d'un entretien accordé la semaine dernière depuis Albuquerque, au Nouveau-Mexique.

Les coaccusés de Smith ont également enregistré un plaidoyer de culpabilité. Ils ont par la suite été transférés au Canada et ont obtenu une remise en liberté sous condition.