Le gouvernement conservateur a été le grand absent - et la plus grande cible - du débat électoral jeunesse de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), organisé dimanche à Montréal. Si bien que les échanges sur diverses questions ont pris la forme de consensus entre les représentants des grands partis fédéraux.

Les premiers applaudissements de la foule, composée de cégépiens venus des quatre coins de la province, se sont fait entendre après que le candidat du Parti vert (PV) Daniel Green a déclaré qu'advenant la création d'un gouvernement conservateur minoritaire, son parti «jouerait le rôle d'entremetteur» entre le Nouveau Parti démocratique (NPD) et le Parti libéral du Canada (PLC) afin de créer une coalition pour chasser les conservateurs du pouvoir.

Ont alors suivi les premiers d'une série de sourires échangés entre les candidats.

Sur la question de la légalisation de la marijuana, aucun des candidats présents n'a adopté l'approche punitive des conservateurs. Les candidats du Bloc, du PV et du PLC (Gabriel Sainte-Marie, Daniel Green et Mélanie Joly) se sont tous prononcés en faveur de la légalisation. Seul le néo-démocrate Matthew Dubé a nuancé sa position, en évoquant la décriminalisation, puis une étude pour aborder la suite.

La question du mode de scrutin a aussi placé les conservateurs à l'écart. Le PLC, le PV, le Bloc et le NPD se sont dits, dans l'ordre, favorables à un système préférentiel, proportionnel, «davantage proportionnel» et proportionnel mixte.

Questionné sur son absence au débat, malgré les invitations de la FECQ, le Parti conservateur a envoyé une déclaration par courriel. «Nos candidats sont à la rencontre des électeurs afin de bien répondre à leurs priorités. Ceci dit, notre gouvernement respecte les compétences des provinces, incluant l'éducation», a écrit un porte-parole.

Outre celles destinées au Parti conservateur, les quelques attaques des candidats ont visé le néo-démocrate Matthew Dubé. À propos de l'Oléoduc Énergie-Est, auquel son parti est favorable à condition d'une «révision environnementale sérieuse», il s'est défendu d'avoir un double discours. «Thomas Mulcair a le même discours en Colombie-Britannique et au Québec», a-t-il déclaré. «Pas en Alberta. Et pas en Ontario», a répondu, du tac au tac, Mélanie Joly.

«Je vous supplie de demander à vos chefs de s'opposer aux pipelines», a lancé, plus tard, Daniel Green. «C'est la façon la plus concrète de limiter les émissions de gaz à effet de serre», a-t-il ajouté, sous les applaudissements.