À l'aube du débat du Globe and Mail sur l'économie, ce soir, le Nouveau parti démocratique et le Parti conservateur ont concentré leurs attaques sur le chef libéral Justin Trudeau, l'accusant d'être trop dépensier dans ses promesses électorales.

«En seulement 45 jours d'une campagne de 78 jours, Justin Trudeau a déjà atteint sa limite de crédit de 10 milliards pour la première année de son plan», a lancé Guy Caron, candidat néo-démocrate dans Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques. Il faisait référence à l'engagement des libéraux que le déficit d'une première d'un gouvernement libéral ne dépasserait pas les 10 milliards.

Or, le chef libéral n'a pas encore fait d'annonces en santé, en environnement ou en éducation, laissant présager de nouvelles promesses coûteuses, dit le NPD. «Jusqu'où va-t-il creuser pour nous endetter?», s'interroge Andrew Thomson, candidat dans Eglinton Lawrence.

Le NPD a aussi dit trouver étonnant que d'entendre Justin Trudeau marteler qu'il a déjà présenté l'impact financier de ses engagements alors que «personne ne s'en souvient», a dit Guy Caron. Le candidat néo-démocrate met au défi les libéraux de présenter un cadre, comme la fait hier son parti.

Déficits de 34 milliards?

Les conservateurs ont eux aussi attaqué le plan libéral ce matin, évaluant que les déficits envisagés par l'équipe de Justin Trudeau seraient astronomiques. «Un gouvernement libéral aura un déficit de 24,5 milliards dans la première année et ça croitra à 34,4 milliards à la fin de sa mise en place. Ce serait une approche fiscale désastreuse pour le Canada», a évalué le ministre Jason Kenney, candidat dans Calgary Midnapore.

Fait à souligner, après avoir présenté deux premiers budgets en surplus, les conservateurs ont déposé six budgets déficitaires. Durant l'exercice 2009-2010, soit tout juste après la crise économique de 2008, le déficit a atteint près de 56 milliards, selon les données du ministère des Finances.

Lors d'un passage à Toronto, le conservateur a poursuivi en disant que le plan libéral lui rappelle «les engagements farfelus de [Dalton] McGuinty et [Kathleen] Wynn en Ontario où la dette publique a doublé malgré une augmentation des impôts et des taxes».

Les libéraux répliquent

Les libéraux ont rapidement répliqué en tournant en ridicule le cadre financier présenté la veille par le NDP. «Je vais être gentil, je vais appeler ce qu'ils ont déposé hier un dépliant. Ce n'est pas un cadre financier», a lancé Pablo Rodriguez, candidat libéral dans Honoré-Mercier. Il accuse les néo-démocrates de faire la même erreur que les conservateurs en surestimant les revenus et le prix du pétrole.

Quant au cadre financier du PLC, Pablo Rodriguez assure que sa formation en présentera un avant le 19 octobre. «Pour nous la campagne n'est pas encore terminée. Il reste encore plusieurs annonces importantes. Il reste un mois à l'élection. Vous aurez un plan chiffré, détaillé par programme. Ça ne sera pas un dépliant», a assuré le candidat libéral.

La candidate libérale dans Ahuntsic-Cartierville, Mélanie Joly, a quant à elle estimé que «le cadre financier présenté par le NPD est un mirage. C'est brouillon et ça démontre l'incompétence du NPD en matière économique.»

Le plan du NPD d'augmenter les impôts des entreprises alors que le Canada se trouve en récession risque de contribuer à la perte de 150 000 emplois.

«Le NPD d'aujourd'hui, ce n'est pas le NPD de Jack [Layton]. Ce n'est même plus le NPD», a lancé Mélanie Joly.