L'Assemblée des Premières nations a présenté mercredi sa liste de demandes aux chefs des partis politiques fédéraux pour «éliminer l'écart» entre les communautés autochtones et le reste de la population canadienne.

Le chef Perry Bellegarde demande aux leaders de prendre position d'ici la fin de la campagne sur la quarantaine de «priorités» que son organisation a identifiées dans un document de huit pages.

Les partis politiques n'ont pas intérêt à ignorer ces doléances, a-t-il mis en garde. L'AFN a lancé un appel à tous les membres des communautés des Premières nations d'exercer leur droit de vote le 19 octobre et elle a identifié 51 circonscriptions où leur voix pourrait faire une différence, dont une demi-douzaine au Québec.

Ce vote «pourrait faire la différence entre un gouvernement minoritaire et majoritaire», a noté M. Bellegarde.

«Les Premières nations peuvent et seront un facteur majeur dans ces élections. Nos voix comptent. Nos gens comptent. Nos priorités comptent. Et nos votes comptent.»

Le chef national a affirmé que l'AFN ne favorise pas un parti plus qu'un autre et qu'il travaillera avec quiconque prendra le pouvoir en octobre. Il réclame une réponse formelle des leaders de toutes les formations.

Bon nombre des priorités énoncées vont toutefois directement à l'encontre des positions du gouvernement. L'AFN demande par exemple la création d'une enquête publique nationale sur la question des femmes autochtones disparues 100 jours après la création du prochain gouvernement. Elle demande aussi de supprimer certaines portions de projets de lois impopulaires, tels que les projets de loi omnibus C-38 et C-45 ou le projet de loi antiterroriste C-51.

Les autres priorités incluent l'amélioration le financement fédéral accordé aux Premières nations et le lancement d'un processus conjoint pour améliorer la situation de ces communautés dans le domaine de l'éducation.

Le chef Bellegarde a fait valoir entre autres statistiques que la moitié des enfants des Premières nations vivent dans la pauvreté, que leur taux de diplomation au secondaire est de 35% (comparativement à 85%  pour la moyenne canadienne) et que 48 % des enfants ou adolescents placés en famille d'accueil sont autochtones.

«Les gens doivent comprendre que cet écart est mauvais pour le Canada et que si on l'élimine, c'est bon pour nous tous», a-t-il insisté. L'élimination de cet écart permettrait selon lui d'injecter 400 milliards de dollars dans l'économie du pays d'ici 2026, tout en réalisant des économies de 115 milliards de dollars dans les dépenses sociales.