Le chef du NPD, Thomas Mulcair, se réjouit des résultats d'un sondage CROP-La Presse publiés aujourd'hui qui accordent une large avance à sa formation politique dans les intentions de vote au Québec, mais il affirme qu'il ne tient rien pour acquis d'autant plus qu'il reste encore deux mois de campagne avant le jour du scrutin.

De passage à Vancouver, ce midi, M. Mulcair a fait valoir que les sondages vont fluctuer d'une semaine à l'autre et que cela démontre qu'aucun parti ne peut s'asseoir sur ses lauriers.

«Ces résultats sont très encourageants, mais les appuis dans les sondages vont monter et descendre d'ici au jour de l'élection. Mais nous savons que nous avons deux mois de travail intense devant nous avant le jour du vote. Nous pensons tout de même que les résultats du sondage sont le fruit du dur travail réalisé par notre équipe de députés au cours des quatre dernières années au Québec. Ces députés ont établi des racines pour notre parti. Mais nous ne tenons rien pour acquis », a affirmé M. Mulcair.

Selon le sondage CROP réalisé pour le compte de La Presse du 12 au 17 août, le NPD récolte 47% des intentions de vote au Québec. Il détient ainsi une avance de 27 points de pourcentage sur son plus proche adversaire, le Parti libéral (20 %). Le Bloc québécois arrive troisième avec 16% tandis que le Parti conservateur doit se contenter de 13%.

Également de passage en Colombie-Britannique, le chef du Parti libéral, Justin Trudeau, a pour sa part minimisé l'importance d'un tel sondage d'autant plus qu'il reste encore deux mois à la campagne électorale. Il a soutenu avoir réussi à assembler une meilleure équipe au Québec que tous les autres partis politiques.

« La réalité, c'est que les Canadiens et les Québécois ont besoin d'un nouveau plan, d'une nouvelle approche. Après 10 ans de M. Harper, on a vu un échec total de son plan économique. Mais nous n'avons pas besoin de remplacer ce gouvernement par un différent gouvernement. Nous voulons le remplacer par un meilleur gouvernement », a-t-il affirmé, de passage à Victoria.

« M. Mulcair promet aux Québécois un système de garderies qui est moins bon que ce qu'ils ont déjà. Il leur promet un salaire minimum que la vaste majorité des gens ne toucheront pas. Et il promet une mégaronde de débats constitutionnels. Ce n'est pas cela que les Québécois veulent. C'est le Parti libéral qui offre un vrai plan », a-t-il dit.

À Montréal pour déposer son bulletin de candidature dans la circonscription de Laurier-Sainte-Marie, le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a quant à lui affirmer que tout peut survenir durant une longue campagne électorale. Il a rappelé qu'aux élections de 2011, le Bloc québécois était parti en tête dans les sondages au déclenchement de la campagne, mais que le vent avait tourné. Un tel revirement peut encore se produire, a-t-il fait valoir.

«En 2011, on avait le vent dans le dos au départ et on avait le vent dans la face à la fin. Nous allons travailler très fort pour que ce soit l'inverse (cette fois-ci). (...) Je fais mon travail de convaincre les gens, de m'occuper des problèmes des Québécois. J'entends les Québécois dire que les oléoducs, ils sont contre cela alors que M. Mulcair, par exemple, est pour cela», a-t-il dit.

«Vous savez, ceux qui m'inspirent, ce sont des gens comme René Lévesque. Ce n'est pas Margaret Thatcher», a-t-il aussi ajouté.

M. Duceppe faisait ainsi allusion à une déclaration de Thomas Mulcair, faite il y a 14 ans alors qu'il siégeait à l'Assemblée nationale, dans laquelle il vantait les politiques économiques de l'ancienne Dame de Fer de la Grande-Bretagne.

Cette déclaration a été remise dans l'actualité cette semaine par un blogueur et utilisée par les adversaires de M. Mulcair pour démontrer que le chef du NPD est «un vire-capot».