«Je suis capable d'écrire la même chose en français et en anglais !» C'est avec cette boutade sur sa position sur le pipeline Énergie Est que Thomas Mulcair a conclu le lancement de son autobiographie, lundi à Montréal. L'évènement s'est déroulé sans anicroche contrairement au lancement de la version anglaise de son livre qui a été perturbé par des manifestants s'opposant au projet controversé.

Trois militants ont brièvement interrompu son discours lundi matin, à Toronto, en déployant des banderoles. Avant d'être expulsé de la salle, un manifestant a demandé au chef du Nouveau parti démocratique (NPD) s'il s'opposerait au projet de pipeline s'il était incompatible avec l'action nationale de lutte contre les changements climatiques. Le chef du NPD a alors répondu «Bien sûr, nous le ferons».

Alors qu'il se fait accuser par ses adversaires de tenir un double discours en français et en anglais au sujet d'Énergie Est, Thomas Mulcair espère convaincre les électeurs qu'il n'y a aucun flou sur sa position comme il a convaincu les manifestants lundi matin. «Les gens étaient suffisamment satisfaits pour rester, demander une photo après et acheter un livre et me demander de le signer. Alors de toute évidence, ils devaient être assez satisfait de la réponse qu'ils ont eue», a-t-il déclaré en mêlée de presse, lors du lancement de son livre auquel ont assisté une centaine de militants dans un bar du Plateau-Mont-Royal.

Le chef du NPD affirme tenir le même discours sur le pipeline Énergie Est depuis le tout début et a plutôt renvoyé la balle au chef conservateur. «Le problème avec ce projet-là est tout autre, c'est que M. Harper a éviscéré un ensemble de lois environnementales au Canada et on ne peut plus lui faire confiance. Il n'y a pas un système complet, fiable, d'évaluation environnementale au Canada.» S'il prend le pouvoir, il promet d'ailleurs de mettre en place un «système crédible d'évaluation environnementale qui inclut l'obligation du Canada de réduire ses émissions de gaz à effet de serre».

L'ex-coprésident de la Commission sur les accommodements raisonnables Charles Taylor a aussi pris la parole avant que Thomas Mulcair ne lise des passages de sa biographie. L'éthicien a déclaré que le chef du NPD ressentait «dans ses tripes» le besoin de rendre le pays plus équitable. «Il n'y a pas de spin, c'est vraiment «le gars» avec son sens de solidarité», a exprimé avec passion Charles Taylor.