Toujours ébranlés par leur déconfiture électorale, les libéraux n'ont pas l'intention de se lancer de sitôt dans une course au leadership.

Les stratèges tentent donc de déterminer si la constitution du Parti libéral du Canada (PLC) permet d'éviter une course d'ici les six prochains mois. Si la chose s'avère possible, il resterait à déterminer qui serait choisi comme chef intérimaire de la formation politique.

Le député montréalais Denis Coderre a lancé le bal, mercredi, en écrivant sur le réseau Twitter que Bob Rae devrait hériter du poste et que le parti devait prendre le temps de se reconstruire avant de choisir un nouveau chef.

Le PLC «doit prendre son temps» avant de lancer une course à la direction, qui devrait se tenir dans deux ans, a-t-il argué.

Il faut d'abord «faire un vrai post-mortem, reconstruire le parti et assurer une vrai (sic) présence au Québec» avant de trancher sur la question de la direction, selon M. Coderre.

Justin Trudeau, l'un des sept députés libéraux québécois ayant survécu au raz-de-marée néo-démocrate, est du même avis.

«L'idée de prendre notre temps avant de lancer une course au leadership est excellente», a dit le député de Papineau, qui n'exclut pas la possibilité de se présenter comme candidat.

«Je pense que le parti s'est fait avoir dans le passé en pensant que le choix du bon leader était la solution à tous les problèmes. De toute évidence, ce n'est pas le cas.»

Le président du PLC, Alf Apps, a affirmé qu'il s'était entretenu avec les chefs des branches provinciales et territoriales du PLC et avec d'autres instances du parti. Selon lui, l'idée de choisir un chef après le congrès, qui est prévu pour décembre fait l'unanimité.

Le problème réside dans le fait que la constitution de la formation politique stipule qu'un chef doit être choisi dans les six mois suivant l'annonce du départ d'un chef.

Mais le verbatim de l'annonce du départ de Michael Ignatieff laisse place à interprétation. Le leader a en effet annoncé qu'il «ne demeurerait pas» à la tête du parti et qu'il consulterait les responsables du parti afin de déterminer «le meilleur moment» de son départ afin de mettre en branle le processus de succession.

En somme, selon Alf Apps, rien dans la déclaration du leader sortant n'oblige le parti à déclencher quoi que ce soit en ce qui a trait au processus de succession.