Au lendemain d'une victoire écrasante, mais qui n'inclut qu'une très faible représentation du Québec, Stephen Harper reconnaît qu'il devra travailler d'arrache-pied pour gagner la confiance des Québécois.

Des 11 députés que le Parti conservateur comptait dans la Belle Province, seuls six ont survécu à la vague orange qui a déferlé sur le Québec, emportant 58 sièges sur 75.

«Nous acceptons la décision des électeurs. Et nous acceptons le fait que nous avons beaucoup de travail à faire pour gagner réellement la confiance des Québécois», a souligné un premier ministre visiblement serein, détendu, et souriant, mardi matin à Calgary.

Estimant qu'il devra prendre le temps d'analyser ce qui s'est passé au Québec, il a insisté sur le fait que les conservateurs ont tout de même une base électorale, sur laquelle ils pourront selon lui s'appuyer pour faire croître leurs appuis.

«Je suis déçu, mais pas découragé», a-t-il lancé, assurant que les quelques députés élus dans la province auront «une place importante» dans son gouvernement.

Ce qui l'encourage par ailleurs, c'est le virage inattendu des Québécois qui ont voté en masse pour un parti fédéraliste, pour la première fois depuis deux décennies.

«Notre façon de gérer la fédération a grandement aidé ce changement pour le bénéfice du pays. Et pour le bénéfice du NPD», a dit M. Harper. «Je prends un peu de crédit pour ça», a-t-il immédiatement ajouté, le sourire en coin.

Même s'il a gagné son pari et obtenu une majorité de sièges (167 sur 308) et qu'il a maintenant les coudées franches à la Chambre des communes, le chef conservateur s'est engagé à respecter sa plateforme, et non pas radicaliser ses positions, comme le craignent ses opposants.

«Les Canadiens s'attendent à ce qu'on continue dans la même direction, qu'on respecte les engagements contenus dans la plateforme, qu'on respecte nos politiques et nos valeurs, a-t-il affirmé. Les surprises, ce n'est généralement pas bien reçu par la population.»

Puis, dans un rare moment de confidence, Stephen Harper a raconté à la salle bondée de journalistes sa fin de soirée électorale.

«Mes employés ont insisté pour que je boive du champagne», a-t-il indiqué. Et au goulot, a-t-il précisé, mais «seulement un petit peu».