Stephen Harper ne réussira jamais à détruire le Parti libéral; et les libéraux et le NPD sont deux familles différentes, affirme Michael Ignatieff.

Le chef libéral fait campagne dans les environs de Toronto, en cette dernière journée avant le vote. Au début d'un blitz final qui l'emmènera dans cinq circonscriptions pour gonfler le moral de ses militants, il s'en est pris à ses deux principaux adversaires: le Parti conservateur et le NPD, qui semblent sur le point de faire le plein de votes au sein des ailes gauches et droites de sa formation.

«M. Harper déteste tout ce que le Parti libéral représente, a affirmé M. Ignatieff. M. Harper n'a aucune vision pour le Canada, mais il a une vision très précise du Parti conservateur du Canada, qui est de tenter d'enfoncer un poignard dans le coeur du Parti libéral.»

«Il n'a pas réussi, il ne réussira pas, il ne réussira jamais», a-t-il toutefois tranché.

Au cours des derniers jours, le chef conservateur a lancé un appel aux partisans libéraux de joindre les rangs de son parti pour lui permettre de remporter le mandat majoritaire qu'il réclame depuis le début de la campagne.

Les libéraux sont désormais troisièmes dans les sondages, derrière le NPD et le Parti conservateur. Avec moins de 20 % des intentions de vote, le parti pourrait se diriger vers la pire défaite de son histoire.

Des observateurs de la scène politique ont déjà commencé à se demander si l'ancien "natural governing party" du Canada ne serait pas en voie de disparaître. D'autres observateurs ont évoqué le caractère inévitable d'une fusion avec le NPD pour que le PLC reste en vie.

Michael Ignatieff a refusé d'aborder cette question d'une fusion entre les deux partis au cours de cette campagne, sans non plus avoir complètement fermé la porte.

Mais en point de presse dans la circonscription du député sortant Mark Holland, ses attaques contre le NPD ont illustré le défi que représenterait une telle entreprise.

«J'ai un fort sentiment que chaque libéral connaît au fond de ses tripes la différence entre le Parti libéral et le NPD», a-t-il dit, dans l'espoir de convaincre les libéraux de ne pas faire défection.

«Nous savons comment balancer un budget. Nous savons comme équilibrer un déficit. Nous savons comment faire des promesses et les garder. M. Layton et son parti n'ont jamais formé de gouvernement fédéral dans l'histoire du Canada», a-t-il ajouté.

«Chaque libéral sait dans son for intérieur que nous sommes deux familles différentes, deux traditions différentes, a conclu le leader du Parti libéral. Et lorsque les libéraux feront un choix le 2 mai, ils feront un choix de fierté, de foi en notre passé et de foi en notre avenir.»