Alors que le Bloc québécois poursuit sa dégringolade dans les sondages, et que le NPD fait une percée inédite dans les intentions de vote des Québécois, Gilles Duceppe refuse d'évoquer son avenir politique après le 2 mai.



La question a surgi pour la première fois dans la bouche de Mario Dumont, qui recevait mardi le chef bloquiste dans son émission. «Moi, j'ai dit que je ferai un mandat de quatre ans. Je me suis engagé à faire ça», lui a répondu Gilles Duceppe, qui veut obtenir un huitième mandat de député dans la circonscription de Laurier-Sainte-Marie, à Montréal.

Mario Dumont, qui a lui-même quitté la vie politique après la raclée électorale de l'ADQ en 2008, a ressorti un article du Devoir de 2007, dans lequel Gilles Duceppe mesurait à 38 sièges la limite sous laquelle il quitterait la direction du Bloc.

Comme chef, Gilles Duceppe a mené son parti à une majorité des sièges au Québec en 1997, 2000, 2004, 2006 et 2008. «On travaille très fort, ça se passe le 2 mai et, d'ici là, je veux parler des enjeux fondamentaux», s'est-il contenté de répéter.

Crescendo en fin de campagne

Devant plus de 1000 militants mardi soir, Gilles Duceppe a promis une intensification de sa campagne pour les prochains jours. «Nous allons accélérer la cadence. On va y aller à fond pour atteindre notre objectif: le maximum de députés souverainistes.»

Accueilli par des applaudissements nourris, Gilles Duceppe s'est adressé à la fibre souverainiste de ses militants. Délaissant les précédents credo de sa campagne - barrer la route aux conservateurs, ne pas diviser le vote progressiste -, le chef bloquiste a plutôt parlé pays, citoyenneté, question linguistique.

Accusant Stephen Harper d'avoir «longtemps travaillé à démolir la loi 101» et les partis fédéralistes, de dissoudre la culture québécoise dans le «multiculturalisme canadien», Gilles Duceppe a résumé l'enjeu des élections comme une opposition entre les souverainistes et les fédéralistes.

«Pour le Québec, les élections fédérales ne sont pas un choix entre la gauche et la droite. Le choix des Québécois se fait entre des partis pour qui c'est le Canada d'abord et un parti pour qui c'est le Québec avant tout», a-t-il clamé.

«Le Bloc et le Parti québécois forment une équipe. Tous les partis canadiens vont travailler contre l'élection du Parti québécois. Tous les partis canadiens vont toujours être dans le camp du NON. Le Québec, lui, sera toujours dans le camp du OUI. Et ça, il ne faut jamais l'oublier», a-t-il conclu.

Pas peur de l'adversité

Au cours de ses derniers jours à Montréal, Gilles Duceppe a pourtant consacré la majeure partie de ses activités à des circonscriptions où le Bloc jouit jusqu'à présent de solides assises. «On sera dans d'autres comtés pour le reste de la campagne», a-t-il dit, affirmant ne pas redouter l'adversité. Gilles Duceppe repassera par Québec, Gatineau, Drummondville et Rivière-du-Loup au cours des prochains jours.