Plusieurs groupes de défense des droits des femmes demandent aux électeurs de tenir compte des positions passées du Parti conservateur en matière d'avortement avant de faire leur croix sur leur bulletin de vote, le 2 mai prochain.

Les groupes soutiennent que malgré la promesse du premier ministre de ne pas rouvrir ce débat, les droits des femmes seront restreints si les conservateurs revenaient au pouvoir.

Simone Leibovitch, représentante des cliniques Morgentaler pour le Nouveau-Brunswick, a plaidé lundi à Toronto que Stephen Harper subira beaucoup de pression de la part de son caucus, composé en majorité d'opposants à l'avortement.

«Le premier ministre Harper a tenté de rassurer les femmes que nous n'avions rien à craindre d'un gouvernement conservateur», a déclaré Carolyn Egan, une représentante de la Coalition ontarienne pour les cliniques d'avortement.

«Ses actions pèsent plus lourd que ses mots, et nous sonnons l'alarme à propos du fait que notre droit à l'avortement sera menacé s'il est en mesure de former le prochain gouvernement.»

La semaine dernière, M. Harper a fait le voeu de ne rouvrir le débat sur l'avortement après qu'un député sortant de la Saskatchewan, Brad Trost, se soit vanté que la Fédération internationale pour le planning familial avait perdu son financement puisqu'elle était en faveur de l'avortement.

Un porte-parole du bureau de M. Harper a indiqué lundi que le chef conservateur respecterait sa promesse.

«Nous avons été parfaitement clairs: nous ne sommes pas intéressés à rouvrir un débat sur cette question», a expliqué Ryan Sparrow dans un courriel.

«Stephen Harper ne déposera ou n'appuiera pas de projet de loi sur la question.»

Les groupes de femmes soutiennent que le chef conservateur a déjà promis de ne pas rouvrir ce débat mais qu'il a ensuite réduit son financement à la Fédération internationale pour le planning familial.

Durant le Sommet du G8, l'été dernier, le gouvernement Harper a exclu les services d'avortement de l'initiative canadienne pour la santé maternelle dans les pays en voie de développement.

Les groupes de femmes ont également souligné que près des deux tiers des députés sortants de M. Harper avaient officiellement fait part de leur opposition à l'avortement.

Le chef conservateur a dû gérer deux projets de loi d'initiative parlementaire sur l'avortement qui ont été défaits en Chambre: le député Ken Epp a proposé le projet de loi sur les victimes non-nées d'actes criminels en 2008, tandis que le député d'arrière-banc Rod Bruinooge a déposé un projet de loi, l'an dernier, qui pénaliserait quiconque «forcerait» une femme à mettre fin à sa grossesse sans son consentement.