À une semaine du vote, Jack Layton décharge son barillet sur le vote stratégique.

«Ça, c'est l'ancien argument des libéraux. Ils disent toujours que (pour défaire les conservateurs), il faut choisir les libéraux, peu importe leur bilan. C'est une approche que de plus en plus de gens rejettent. Ils veulent faire leur propre choix. S'ils veulent du changement, ils ne peuvent pas voter pour un vieux parti», a-t-il soutenu ce matin en point de presse.

M. Layton parlait dans la circonscription de Saint-Jean, probablement sa dernière visite dans les Maritimes avant le 2 mai.

Aux dernières élections, le conservateur Rodney Watson a arraché la circonscription aux libéraux par seulement 600 votes. Cette année, certains craignent que la montée du NPD -moins forte dans cette région- ne permette aux conservateurs de se faufiler et de garder leur siège.

Mais M. Layton refuse d'envisager cette possibilité. À toutes les questions sur ce sujet, il rembobine la même cassette. Le chef néo-démocrate conteste la prémisse de la question. Puis il ajoute: «C'est ce qu'on dit aux Canadiens depuis tant d'années: ils n'ont pas le choix, ils peuvent seulement choisir entre deux partis. Mais les Canadiens réagissent à cela maintenant. Ils réalisent qu'ils ont vraiment un choix. Sur le bulletin de vote, il y a un candidat néo-démocrate.»

Un mouvement nommé Pair Vote propose aux électeurs d'échanger leur vote afin de bloquer la route au candidat conservateur de leur circonscription. Mais M. Layton s'oppose au vote stratégique, même dans les circonscriptions où les sondages et les dernières élections portent à croire que les néo-démocrates n'auront aucune chance de gagner le 2 mai.

Le NPD craint que sa montée dans les sondages au Québec, de façon moins significative, ailleurs au pays, ne se concrétise pas dans l'urne à cause du vote stratégique. Ce phénomène est fréquent chez les tiers partis qui récoltent des votes de protestation.

À chaque question sur ce sujet, le chef du NPD a rembobiné la même cassette. Il conteste la prémisse de la question. Puis il ajoute: «C'est ce qu'on dit aux Canadiens depuis tant d'années: ils peuvent seulement choisir entre deux partis. Mais les Canadiens réalisent qu'ils ont vraiment un autre choix maintenant.»Le NPD craint que son impressionnante montée dans les sondages au Québec, et de façon moins significative ailleurs au pays, ne se concrétise pas dans l'urne à cause du vote stratégique.

Retour éclair à Montréal

M. Layton est de passage à Montréal ce matin, trois jours seulement après le plus grand rassemblement de son histoire au Québec. Il accordera des entrevues à quelques médias avant de partir à Toronto puis dans l'Ouest pour la dernière ligne droite de la campagne.Hier à Gatineau, il a décoché quelques flèches subtiles vers les souverainistes. «Vous en avez assez des mêmes vieux débats», a-t-il lancé à la foule.

M. Layton se targue de mener une campagne sans attaque personnelle. Même si certains candidats et les publicitaires se sont un peu chargés de ce travail, le chef essaie de garder les mains propres pour mieux combattre le désabusement des électeurs. Il parle de ses politiques tout en personnalisant la campagne. «En entrant dans l'isoloir, je vous demande de vous poser cette question: à qui faites-vous confiance pour obtenir des résultats concrets pour vous et votre famille?» a-t-il demandé à Gatineau.

«Jack!» a crié la foule en le tutoyant.