Le chef conservateur Stephen Harper a été encore une fois placé sur la défensive, samedi, contraint de défendre deux de ses candidats pour leur proximité avec des organisations terroristes.

La candidate conservatrice dans Vancouver Sud, Wai Young, a reçu cette semaine le soutien d'une personnalité embarrassante; Ripudaman Singh Malik, un homme d'affaires de Vancouver lié au Babbar Khalsa, l'organisation terroriste présumée responsable de l'attentat contre le vol 182 d'Air India, en 1985, qui a tué 331 personnes, dont 200 Canadiens.

«Ni elle ni sa campagne n'ont aucun lien avec M. Malik, qui n'est pas le bienvenu, d'aucune façon, dans ce parti. Nous sommes clairs là-dessus», a répondu M. Harper, interrogé sur sa candidate.

Mme Young soutient qu'elle ne connaissait pas les antécédents de Ripudaman Singh Malik, ni ses liens avec une école où elle est s'est rendue faire campagne, et où elle a rencontré M. Malik.

Lorsque les médias ont tenté de demander au chef conservateur s'il croyait la version de Mme Young, sachant que le portrait de Ripudaman Singh Malik a fait la Une des journaux pendant des mois lors du procès sur l'attentat d'Air India, l'entourage de M. Harper a grossièrement empêché la question d'être posée.

M. Malik a finalement été acquitté en mars 2005 des accusations portées contre lui en lien avec l'attentat d'Air India. Le tribunal a jugé insuffisantes les preuves contre lui.

Le chef conservateur a aussi dû défendre Gavan Paranchothy, son candidat dans Scarborough Southwest, qui a été rabroué par le ministre de l'Environnement, Peter Kent, pour avoir animé une émission de télévision en hommage aux Tigres Tamouls, en novembre.

Or, le fédéral considère ce groupe comme une organisation terroriste depuis 2006. Pour Peter Kent, cette émission est «inacceptable» et le Parti conservateur a erré en permettant à M. Paranchothy d'être un de ses candidats.

«Notre candidat dans Scarborough Southwest, sa position est claire depuis longtemps: il rejette les Tigres tamouls. C'est ce gouvernement qui a ajouté les Tigres tamouls à la liste des organisations terroristes. Et nous sommes très fiers de notre bilan à cet égard», a dit M. Harper.

Le chef conservateur a aussi été sur la défensive, refusant de répondre à une question sur les liens présumés entre le sénateur Léo Housakos, et les hommes d'affaires Tony Accurso et Bernard Poulin. Le nom du sénateur Housakos est revenu dans les médias cette semaine, apparaissant dans une conversation diffusée sur YouTube, prétendument entre M. Accurso et M. Poulin. M. Housakos est décrit comme un «relais» permettant d'accéder au bureau du premier ministre pour tenter de pousser la candidature de Robert Abdallah au Port de Montréal.

«On parle d'une nomination qui ne s'est pas passée. Notre gouvernement a accepté la décision du conseil d'administration. Il n'y a pas de changement», s'est contenté de répondre M. Harper.

Il y a quelques jours, le chef conservateur avait indiqué qu'il n'était pas inhabituel qu'un gouvernement «fasse connaître sa préférence» dans un processus de nomination à une agence fédérale.

De nombreux reportages dans les derniers jours ont fait état de pressions qu'aurait exercées le directeur des communications du premier ministre, Dimitri Soudas, pour mousser la candidature de M. Abdallah.