Vantant sans cesse la relation importante et privilégiée du Canada avec les États-Unis, Stephen Harper a dû désavouer, dimanche, les propos d'un de ses candidats, qui a qualifié Barack Obama de menteur, et estimé qu'il est le pire président américain de l'histoire.

Wally Daudrich, candidat conservateur dans la circonscription de Churchill, au nord du Manitoba, a écrit sur sa page Facebook qu'il considérait que M. Obama avait rejoint Jimmy Carter au rang de pire président de l'histoire des États-Unis et qu'il avait dépassé Richard Nixon en tant que pire menteur à occuper le bureau Ovale.

Interrogé à ce sujet, le chef du Parti conservateur a été contraint de défendre sa relation avec le voisin et principal partenaire économique du Canada.

«Notre gouvernement a une très bonne relation de travail avec l'administration Obama, a-t-il souligné. Nous poursuivons plusieurs initiatives très importantes: la coopération sur la réglementation, la frontière et le périmètre de sécurité, le dialogue sur l'énergie verte, les changements climatiques.»

«Le président Obama est un bon ami du Canada et j'attends avec impatience la continuation de cette relation», a ajouté le chef conservateur.

Le commentaire de M. Daudrich, qui a disparu de sa page Facebook depuis, se voulait une critique envers la réforme du système de santé du président Obama parce que, selon le candidat conservateur, elle cautionne l'avortement.

«Je ne me mêle pas de la politique des autres pays, a rétorqué M. Harper. Les Américains prennent leurs propres décisions à propos de leurs dirigeants.»

«Pour ce qui est des commentaires du candidat, évidemment, je suis en désaccord avec lui», a finalement conclu le chef conservateur.

Migrants clandestins

De passage dans une des villes avec la plus grande proportion d'immigrants au Canada, Richmond, en Colombie-Britannique, Stephen Harper a réitéré sa promesse de sévir contre les passeurs d'immigrants clandestins.

Les conservateurs comptent présenter à nouveau, d'ici l'été, un projet de loi «visant à empêcher les passeurs d'utiliser abusivement le système d'immigration canadien».

Les trois partis de l'opposition à la Chambre des communes s'étaient vivement opposés à ce projet de loi, l'automne dernier, jugeant qu'il était inconstitutionnel et s'attaquait aux mauvaises personnes; punissant les réfugiés plutôt que les passeurs criminels.

Le projet de loi C-49 avait été introduit en réaction à l'arrivée l'été dernier du navire Sun Sea, sur les côtes de la Colombie-Britannique, avec à son bord 492 demandeurs d'asile tamouls en provenance du Sri Lanka.

L'opposition a pu bloquer cette initiative seulement parce que le gouvernement conservateur était alors minoritaire. M. Harper réclame maintenant une majorité pour avoir les coudées franches.

En conférence de presse, dimanche, il a jugé que ce projet de loi était «sévère, mais équitable».

M. Harper s'est rendu en soirée pour la première fois de la campagne dans le Grand Nord canadien, à Yellowknife, où il compte ravir un siège au NPD de Jack Layton.

- Avec la Presse Canadienne