Le principal adversaire des conservateurs en Colombie-Britannique est le NPD. De passage à Vancouver, Stephen Harper a concentré ses attaques sur le parti de Jack Layton, jugeant qu'il pourrait faire des gains au détriment des troupes néo-démocrates.

«M. Layton et le NPD se sont opposés à la baisse de la TPS de 7 à 5%, et continuent à s'y opposer. Et on voit ce qui arrive lorsque le NPD forme un gouvernement, comme en Nouvelle-Écosse, a souligné le chef conservateur. M. Layton aime se promener en Colombie-Britannique pour promettre une exemption de taxe sur les coûts de chauffage domestique. C'est ce qu'ils ont fait en Nouvelle-Écosse, ils ont baissé la taxe sur le chauffage, mais ils l'ont augmenté de 2% sur tout le reste.»

«Ce n'est pas une bonne affaire pour les gens de la Nouvelle-Écosse, ni pour le reste du Canada», a ajouté M. Harper.

En conférence de presse, il a admis que le NPD était un plus important adversaire en Colombie-Britannique qu'ailleurs au pays, tout en ajoutant que c'était du pareil au même, puisque selon lui les néo-démocrates, les libéraux et les bloquistes feront une coalition au lendemain d'une victoire conservatrice minoritaire, même si Michael Ignatieff a catégoriquement rejeté cette idée.

Cherchant à gagner la douzaine de sièges qui lui a manqué, en 2008, pour former un gouvernement majoritaire, Stephen Harper se rend samedi après-midi à un rassemblement dans la circonscription de Burnaby-Douglas, où le député néo-démocrate Bill Siskay, -qui ne se représente pas-, avait gagné que par 800 votes au dernier scrutin.

En matinée samedi, le chef conservateur a visité le comté de Vancouver-Quadra, qu'il tente de ravir des mains des libéraux.

Flou entourant la compensation

Plaidant qu'il ne veut pas s'immiscer dans un débat provincial, Stephen Harper refuse de dire ce qu'il adviendra de la compensation de 1,6 milliard de dollars pour l'harmonisation de la taxe de vente en Colombie-Britannique, si la population rejetait la TVH par référendum.

Les Britanno-Colombiens recevront par la poste en juin un bulletin de vote leur demandant s'ils veulent annuler la taxe de vente harmonisée (TVH) et revenir à l'ancien système d'une taxe provinciale et une taxe fédérale.

La mise en place de cette TVH en Colombie-Britannique avait soulevé la colère de la population, contribuant au départ précipité du premier ministre Gordon Campbell. Mais le gouvernement provincial avait obtenu d'Ottawa une compensation de 1,6 milliard de dollars lors de l'entente.

«Je ne vais pas m'ingérer dans le processus référendaire de la Colombie-Britannique. Nous travaillerons avec le gouvernement, peu importe la décision. Ce sont les provinces qui décident sur les questions d'harmonisation», a dit M. Harper.

Le Québec n'a toujours pas obtenu compensation pour avoir harmonisé dans les années 90 sa taxe de vente avec celle d'Ottawa. Le gouvernement québécois réclame 2,2 milliards au fédéral.

Layton demande à Harper d'être clair

Peu avant de s'envoler vers Halifax, Jack Layton a réagi à cette attaque de M. Harper. «M. Harper essaie de se cacher en disant que la TVH en Colombie-Britannique n'était pas sa responsabilité. Mais c'était son projet de loi, appuyé par M. Ignatieff, qui a été adopté par la Chambre des communes après pratiquement aucune discussion ou témoignage. Il a augmenté les taxes de cette façon pour ces citoyens. Et encore pire, il va augmenter les taxes pour les citoyens de Colombie-Britannique s'ils votent contre la TVH, parce qu'il va demander 1,6 milliard aux citoyens pour le mettre dans les caisses fédérales. Ce n'est pas juste.»

M. Layton demande à M. Harper d'affirmer clairement que les citoyens de la Colombie-Britannique ne seront pas pénalisés s'ils rejettent la TVH. «Et on espère qu'ils vont le faire», a-t-il lancé.

- Avec Paul Journet