Stephen Harper n'a pas de leçons à donner en matière d'économie et de gestion des finances publiques, selon Michael Ignatieff.

Réagissant aux critiques conservatrices qui estiment que sa plateforme comprend des promesses à hauteur de 28 milliards de dollars, le chef du Parti libéral du Canada a rétorqué qu'historiquement les gouvernements libéraux ont été meilleurs pour gérer les finances publiques du pays.

«La dernière fois qu'un gouvernement conservateur a transformé un déficit en un surplus, c'était sous John A. MacDonald, en 1888», a lancé M. Ignatieff, à Kingston, soulevant l'hilarité de ses partisans.

«Borden, Diefenbaker, Mulroney, Harper, c'est ça, la ligne bleue de l'histoire canadienne. Et encore une fois, c'est un gouvernement libéral qui va devoir entrer au pouvoir pour sortir le pays du trou qu'ils ont créé, a-t-il ajouté. Il n'est pas dans une position pour me parler de prudence fiscale et de bonne gestion. Il y a un trou de 11 milliards de dollars dans sa plateforme. Il avait des chiffres 17 jours plus tôt dans le budget et là ils ont des nouveaux chiffres et un trou de 11 milliards!»

Le chef libéral a répété que sa plateforme contenait un tableau chiffré montrant comment il allait équilibrer ses dépenses et revenus.

«Sur le train rapide, j'ai dit que c'était une excellente idée, c'est rassembleur pour les Canadiens, mais je dois d'abord sortir ce pays du déficit de M. Harper», a-t-il précisé, puisque les conservateurs ont inclus cette dépense dans leur calcul des promesses libérales, pour en arriver à 28 milliards.

Le chef libéral n'a toutefois pas mentionné que l'élimination du déficit dans les années 90, par le gouvernement libéral de Jean Chrétien, s'était fait au détriment des provinces, qui avaient vu leurs transferts fédéraux réduits considérablement.

Les conservateurs ont rapidement réagi aux propos du chef libéral.

«M. Ignatieff au niveau économique n‚est pas crédible, a dit le ministre d‚État au développement économique pour les régions du Québec, et candidat conservateur dans Roberval-Lac-St-Jean, Denis Lebel. Il a déposé une plateforme dans laquelle il n‚a même pas parlé de l‚harmonisation des taxes TPS-TVQ, qui n‚inclut pas son TGV qu‚il a lui-même promis, et qui ne précise pas les coûts pour le pont Champlain.»

«Je pense que la population du Canada ne peut pas lui faire confiance au niveau économique», a ajouté M. Lebel, rappelant que les libéraux, sous Jean Chrétien, ont «pigé des milliards dans la caisse d‚assurance-emploi».