Le registre des armes à feu est coûteux, inefficace et il créé un «faux sentiment de sécurité chez les policiers», a déclaré mardi le candidat-vedette conservateur, Jean-Guy Dagenais, qui s'était pourtant prononcé contre l'abolition de ce programme lorsqu'il dirigeait l'Association des policières et des policiers provinciaux du Québec (APPQ).

M. Dagenais, qui brigue les suffrages dans la circonscription de Saint-Hyacinthe-Bagot, a fait sa première sortie publique depuis son investiture, mardi. Et d'entrée de jeu, il a assuré qu'il n'y a aucune contradiction entre ses déclarations passées et la plateforme politique qu'il défend aujourd'hui.

«Je n'ai pas changé d'idée, a-t-il affirmé en point de presse aux côtés du ministre Christian Paradis. Quand vous êtes président d'une association, vous avez la responsabilité de porter le flambeau que votre association vous demande de porter. Par contre, aujourd'hui, j'ai fait un choix personnel avec le Parti conservateur parce que je crois en ses valeurs.»

Le registre des armes d'épaule, que le Parti conservateur souhaite abolir, criminalise les agriculteurs et les chasseurs, dit M. Dagenais. Il crée aussi un «faux sentiment de sécurité» chez les forces de l'ordre.

«L'administration (du registre) est épouvantable, a indiqué M. Dagenais. C'est un programme qui a coûté 2 milliards.»

Le candidat affirme que le conseil d'administration de l'Association canadienne de la police professionnelle, dont il faisait partie, n'était pas unanime quant à son utilité. Et ce, même si l'organisme a finalement pris position en faveur de son maintien.

Lorsque le gouvernement de Stephen Harper a été élu pour la première fois, en janvier 2006, de nombreuses associations policières se sont prononcées contre l'abolition du registre des armes à feu.

Jean-Guy Dagenais, alors à la tête de l'APPQ, a alors proposé de rencontrer des représentants du gouvernement pour les convaincre de renoncer à ce projet.

«Ce n'est pas ça qui va régler tous les problèmes, a-t-il alors déclaré au Soleil. Toutefois, nous pensons que c'est un outil qui permet de limiter la criminalité.»

Le ministre Christian Paradis, qui présentait son candidat-vedette, a maintenu que le Parti conservateur abolira le registre des armes d'épaule s'il est réélu.

«Ce n'est pas un consensus québécois, a-t-il affirmé. Promenez-vous dans les régions, parlez aux chasseurs et aux agriculteurs. Il y a beaucoup d'opposition à ce registre.»