De l'argent pour les aînés, la santé, l'éducation et les aidants naturels, mais un plan moins coûteux que celui des conservateurs: voilà la promesse qu'a faite hier le chef libéral, Michael Ignatieff.

De passage à Toronto, M. Ignatieff a promis de dévoiler d'ici une semaine un programme chiffré, détaillé, équilibré et responsable.

«Il y aura une importante annonce chiffrée, imaginative, demain, concernant la formation et l'apprentissage, et vous commencerez à avoir des réponses», a souligné le chef libéral à l'issue d'une conférence de presse sur le «gaspillage conservateur».

M. Ignatieff a donné l'exemple de l'achat par le gouvernement Harper d'avions de chasse F-35, dont le coût est estimé à près de 30 milliards de dollars, soit davantage que ce que le fédéral dépense en un an dans les soins médicaux.

«Ce programme électoral du Parti libéral du Canada coûtera moins cher que celui des conservateurs, et ce, sans hausser les impôts des contribuables ordinaires, a dit le chef libéral. Pourquoi? Parce que nous avons dit non aux baisses d'impôts pour les grandes entreprises. Et comme ça, nous aurons un programme responsable qui va rétablir l'équilibre financier du Canada.»

Le plan libéral «pour réduire les dépenses inutiles» comprend l'annulation des baisses d'impôts accordées aux grandes entreprises par le gouvernement Harper depuis janvier dernier. En rehaussant le taux d'imposition à ce qu'il était en 2010 (18%), les libéraux comptent amasser 6 milliards de dollars, qu'ils pourront réinvestir dans des programmes sociaux.

La bataille de Toronto

Refusant d'admettre que le scrutin pourrait se jouer dans la région de Toronto, où les conservateurs tentent de percer après leur victoire à l'élection partielle dans Vaughan, l'automne dernier, M. Ignatieff a toutefois souligné l'importance des villes.

«Nous allons faire la guerre électorale partout au Canada, a-t-il dit. Mais les gens de Toronto et de la région métropolitaine ont fait confiance au Parti libéral parce que nous comprenons les villes. Nous sommes pour les villes, pour les investissements dans l'infrastructure, dans les transports en commun.»

«Je suis très fier de notre engagement envers les villes, a ajouté M. Ignatieff. Et nous allons dire haut et fort aux électeurs de la région de Toronto, de Montréal, de Vancouver, d'Halifax et de Winnipeg que si vous voulez un gouvernement à Ottawa qui aime les villes, qui est inspiré par les villes, qui comprend à quel point la culture et le dynamisme entrepreneurial, ça commence dans les villes, il faut voter libéral.»

Au moment où le Parti libéral lance des publicités en panjabi et en portugais, Michael Ignatieff, lui-même issu d'une famille d'immigrés russes, a rejeté, dimanche, l'expression «vote ethnique», jugeant qu'il est méprisant de cibler les Canadiens selon leur origine ethnique ou religieuse.

En soirée, toutefois, les libéraux ont tenu un rassemblement dans la circonscription de Mississauga-Erindale, en banlieue de Toronto, où M. Ignatieff a courtisé les membres des communautés culturelles, nombreux dans la salle. Accusant Stephen Harper d'utiliser un langage diviseur similaire à celui de Jacques Parizeau en 1995, qui avait parlé du «vote ethnique» le soir de la défaite référendaire, il a martelé que «tous les Canadiens sont égaux dans leurs droits, leurs responsabilités et leurs espoirs».