La lieutenante de Stéphane Dion au Québec, Céline Hervieux-Payette, considère comme «fort convenable» la campagne électorale libérale, qu'elle a dirigée.

Dans un entretien accordé hier à La Presse, la sénatrice en a profité pour répliquer aux dirigeants et organisateurs de l'aile québécoise du Parti libéral du Canada (PLC) qui la blâment des piètres résultats de leur parti au dernier scrutin.

  Pour Céline Hervieux-Payette, le dépouillement judiciaire qui a fait passer la circonscription de Brossard-La Prairie aux mains des libéraux par une mince marge de 69 voix démontre les gains du parti dans la province.

«Non seulement on a fait réélire tous nos candidats, mais nous avons eu deux députés de plus, a affirmé la sénatrice. De plus, nous avons réussi à augmenter de 3% notre pourcentage des votes alors qu'il y a eu une baisse de 6,9% en Ontario et de 8,5% en Colombie-Britannique. La plupart de mes collègues des autres provinces m'ont félicitée des résultats, compte tenu du fait que le parti que j'ai reçu en 2007 n'était ni très organisé ni très riche. Alors, avant de me transpercer la poitrine, les gens qui disent que la campagne a été un désastre auront à le prouver.»

Autorité contestée

Un article publié la semaine dernière dans La Presse expliquait qu'une véritable fronde contre la sénatrice était en train de s'organiser. Demain, des dirigeants de l'aile québécoise du PLC compteraient profiter d'une réunion du conseil de direction du parti pour la critiquer à propos de ce qu'ils perçoivent comme de graves problèmes d'organisation au Québec.

«À ce que je sache, les gens qui font la fronde ne sont pas ceux qui ont beaucoup travaillé lors de la campagne électorale. Ce sont ceux qui sont restés sur le bord de la clôture», a-t-elle répliqué. «On dit que je n'ai pas assez dépensé. Mais il était important pour moi de ne pas laisser le parti avec des dettes importantes comme ce fut le cas il y a quelques années.»

L'autorité de Céline Hervieux-Payette a fréquemment été mise en doute depuis son arrivée comme organisatrice au PLC en octobre 2007. Des libéraux fédéraux du Québec, souvent acquis à Michael Ignatieff, ont demandé son congédiement à plusieurs reprises.

«Je suis la personne qui représente le chef, alors je ne suis pas très surprise que les personnes qui voulaient que M. Dion quitte la direction du parti s'en prennent à moi.»

Céline Hervieux-Payette a rencontré les candidats libéraux de l'ouest de la province hier à Montréal. Elle répète cet exercice aujourd'hui à Québec avec les candidats de l'Est.

«Mon bilan, c'est que les libéraux réalisent qu'ils ont fait des progrès et qu'ils sont prêts à faire des efforts pour poursuivre cette amélioration», a-t-elle conclu.