Un premier député libéral, Joe Volpe, a dit hier tout haut ce que la majorité des militants libéraux disent tout bas: Stéphane Dion doit passer la flambeau à quelqu'un d'autre avant les prochaines élections. M. Volpe a lancé ce pavé dans la mare hier alors que le chef libéral a continué à réfléchir à son avenir à Stornoway, la résidence officielle du chef de l'opposition, refusant du coup de rencontrer les médias pour la deuxième journée de suite afin de préciser ses intentions.

Au même moment, toutes les références au sujet du tournant vert, la pièce maîtresse du programme des libéraux aux dernières élections, ont soudainement disparu du site web du parti. Dans un article publié dans le journal torontois de langue italienne, le corriere canadense, M. Volpe est donc devenu hier le premier député à réclamer ouvertement le départ de M. Dion. Le député torontois, qui était candidat dans la course à la direction du parti Libéral en 2006, a déclaré que son chef devrait dire dès maintenant aux militants libéraux qu'il ne dirigera pas le parti aux prochaines élections. Il a ajouté qu'il serait préférable que son parti s'engage dans une course à la direction le plus rapidement possible.

«Les circonstances étant ce qu'elles sont, je pense que la meilleure chose qui puisse arriver pour le parti et même pour m. Dion est qu'il nous signale ses intentions le plus rapidement possible», a-t-il renchéri en fin de journée hier à l'émission Mike Duffy live, à CTV Newsnet. Bien que Joe Volpe ait repris en substance les propos d'autres libéraux qui ont émis la même opinion sous le couvert de l'anonymat depuis la défaite de mardi, cette sortie a immédiatement été condamnée par des membres du parti. «Il aurait été plus approprié de laisser m. Dion prendre le temps de se décider. Je ne pense pas qu'il revienne à m. Volpe ou à moi-même ou qui que ce soit d'autre de le faire à sa place», a déploré Eleni Bakopanos, candidate déçue dans Ahuntsic aux dernières élections et partisane de première heure du chef libéral.

Martha Hall Findlay, qui était également une adversaire de m. Dion lors de la dernière course à la direction du parti, a tenu des propos semblables. «Je ne suis pas en accord avec ce qu'il a dit», a affirmé la députée ontarienne réélue mardi. «Mais au moins, il a eu le courage de le dire ouvertement, a-t-elle cependant ajouté. Je ne suis pas impressionnée, actuellement, par le nombre de personnes dans le parti qui se cachent derrière l'anonymat pour exprimer leur opinion.» Nouveau signe que des bonzes du parti tentent de pousser leur chef vers la porte? En fin de journée, hier, le tournant vert avait disparu de l'internet. Le site www.letournantvert.ca, qui a servi pendant toute la durée de la campagne de lieu d'information sur la pièce centrale de la plateforme libérale, n'offre plus qu'un simple renvoi sur le site du plc. Or, ce site a été modifié et ne mentionne plus le plan environnemental et fiscal cher à Stéphane Dion, mais qui a été désigné par plusieurs comme étant l'une des principales raisons expliquant la défaite du parti aux dernières élections. Doit-on comprendre que la politique a été balayée sous le tapis? Personne n'a été en mesure de fournir d'explication, hier soir.

Consultation ainsi, pour la deuxième journée depuis sa défaite, stéphane dion est demeuré invisible et a consulté ses proches conseillers ainsi que des députés, vraisemblablement à ottawa, pour décider de son avenir. hier matin, le toronto star titrait en page une que m. dion annoncerait sa décision de quitter son poste le jour même. cette information a été immédiatement démentie par une porte-parole du parti. selon plusieurs sources, le chef libéral ne serait toujours pas arrivé à la conclusion qu'il devait quitter la direction du parti, et ses consultations auraient davantage porté sur la manière dont il pourrait rester en selle. une telle décision pourrait avoir des effets catastrophiques, selon plusieurs. «on ne peut tout simplement pas se permettre un bain de sang», a tranché une source libérale. des libéraux influents ont par ailleurs fait savoir à m. dion qu'ils seraient prêts à pousser à la roue pour le remboursement la dette de la course à la direction qu'il traîne encore, soit environ 200 000$. le réseau ctv a rapporté hier que m. dion devrait annoncer sa décision au sujet de son avenir au début de la semaine prochaine. voir aussi «le mal libéral»,