L'histoire se répète dans Bourassa, où Denis Coderre a remporté une cinquième victoire dans Bourassa, assis sur une confortable majorité. Son plus proche rival, le bloquiste Daniel Mailhot, a mordu la poussière avec plusieurs milliers de voix en moins.

M. Coderre avait convié ses partisans dans un restaurant de Montréal-Nord. Une quarantaine de personnes avaient répondu à l'appel.

Une salve d'applaudissements a accompagné l'annonce de la victoire de M. Coderre, vers 22 h 30. Les parents du bouillant député étaient aux premières loges pour célébrer. « On ne serait jamais capables de l'arrêter, et il aime ça », a lancé Elphège Coderre, 78 ans.

Denis Coderre, qui règne sur la circonscription depuis 1997, s'est présenté devant ses partisans vers 23 h. « Depuis 11 ans que je suis député, j'ai toujours gardé en tête qu'on pouvait perdre si on prend les gens pour acquis », a lancé d'entrée de jeu le député réélu.

M. Coderre entend jouer un rôle de premier plan dans l'opposition. « Il y a eu beaucoup d'arrogance de la part des conservateurs, ce n'est pas un chèque en blanc qu'on leur a envoyé. »

Le député entend attaquer le gouvernement sur les dossiers liés à la culture, aux jeunes contrevenants, à l'environnement et à la situation économique.

Quant à l'avenir de Stéphane Dion, le député n'a pas voulu prendre part à un débat sur son leadership. « M. Dion a tiré son épingle du jeu. Le résultat n'est pas satisfaisant, on aurait aimé gagner. Ça va prendre un post-partum au parti », a souligné M. Coderre.

La candidate Michelle Allaire défendait les couleurs du Parti conservateur, tandis que le Nouveau Parti démocratique était représenté par Samira Laouni.

Voter pour la forme

Plus tôt dans la journée, plusieurs électeurs de Bourassa rencontrés près des bureaux de scrutin semblaient voter pour la forme. « C'est sûr que Coderre va gagner. Il s'occupe beaucoup des ethnies et il s'est rendu en Afghanistan par ses propres moyens. Faut le faire ! » a lancé Cyrille Dagenais, qui a pourtant donné son vote à la candidate conservatrice.

Pourquoi ? « Pour l'encourager un peu », a justifié M. Dagenais.

Louise Riopel, installée à Montréal-Nord depuis quatre décennies, a dit qu'elle votait par devoir. L'électrice de 70 ans s'est dite convaincue que les Canadiens porteraient à nouveau au pouvoir un gouvernement conservateur minoritaire. « Ça coûte cher aux contribuables pour avoir la même affaire », a-t-elle déploré.