(Québec) Des syndicats se sont fait voir et entendre, vendredi, au deuxième jour des consultations publiques sur le projet de loi 23 réformant la gouvernance scolaire.

En matinée, des membres de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) vêtus de costumes d’époque se sont regroupés aux abords de l’Assemblée nationale au son de la musique de Bach.

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Ils ont distribué aux députés des tracts, roulés à la façon de parchemins, sur lesquels on accusait le ministre de l’Éducation, « Sa Majesté le roi Bernard Drainville », de vouloir s’approprier tous les pouvoirs pour mieux « régner ».

« Non à la monarchie ! » pouvait-on lire sur certaines affiches qui étaient brandies par les protestataires. Une « action de visibilité » qui était nécessaire, de l’avis du vice-président de la FPSS-CSQ, Dominic Latouche.

« Il récupère tous les pouvoirs !, a-t-il dénoncé en entrevue. On voulait donner le pouvoir aux parents, là on revient en arrière, ça part d’en haut pour aller en bas, et ce n’est pas comme ça que ça devrait être en éducation. »

Un peu plus loin, devant le parlement, une centaine de membres de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) agitaient des bâtons fumigènes rouges en soufflant dans des trompettes.

La présidente de la FAE, Mélanie Hubert, a dénoncé devant ses troupes l’« écran de fumée » qu’est le projet de loi 23, selon elle. La FAE exige le retrait pur et simple de la pièce législative.

« Le ministre montre qu’il s’occupe des choses, qu’il met en place certains éléments, mais au final, il n’y a rien qui change sur le terrain. Il berne la population en faisant semblant de s’en occuper », a déclaré Mme Hubert.

Jeudi, l’entourage du premier ministre François Legault avait qualifié sur Twitter les groupes qui exprimaient des réserves sur le projet de loi de « forces de l’inertie ».

M. Drainville avait promis en mêlée de presse de « résister à la résistance au changement ».

Rappelons que l’étude du projet de loi 23 s’effectue dans un contexte de négociation d’une nouvelle convention collective pour le secteur public.

Les consultations particulières sur le projet de loi 23 se poursuivent la semaine prochaine.