(Montréal) La période d’examens finaux qui bat son plein pourra être une source importante de stress pour certains étudiants et il est important pour eux d’être bien outillés, préviennent des experts.

« Le stress qu’on ressent, c’est quelque chose qui se produit quand on détecte une situation qui semble peut-être demander des ressources qui nous dépassent, qu’on ne se sent peut-être pas en mesure de faire face à ce qui nous est demandé », a expliqué la professeure Marie-Hélène Véronneau, une spécialiste de la réussite scolaire au département de psychologie de l’UQAM.

Il est important pour le jeune de comprendre la source de son stress, ajoute-t-elle. Un stress qui découle d’une situation qui nous dépasse pourra être source d’anxiété et mener à un dérapage, a dit Mme Véronneau. Mais si ce stress ne dépasse pas un certain niveau, il devient possible de le canaliser pour « améliorer notre performance » en concentrant « notre énergie sur quelque chose qui est important ».

Il est donc crucial pour l’enfant d’être en mesure d’interpréter correctement son stress, a-t-elle souligné.

Si l’élève comprend, “ je suis stressé parce que je ne suis pas capable de réussir mon examen ”, là, on risque de déraper. Par contre, si l’élève comprend, “ je suis stressé parce que la situation qui s’en vient, c’est quelque chose qui est important pour moi, et puis le fait que je me sens stressé, ça ne veut pas nécessairement dire que je vais échouer, ça veut juste dire que mon corps veut m’aider à me préparer à faire face à ça ”, c’est déjà une chose très positive.

Marie-Hélène Véronneau, spécialiste de la réussite scolaire au département de psychologie de l’UQAM

Être pleinement conscient de la situation présente est la première chose à faire pour reprendre le contrôle de son stress. La méditation de pleine conscience est d’ailleurs de plus en plus populaire dans les écoles du Québec, et des chercheurs commencent à s’y intéresser d’un point de vue scientifique. Plusieurs applications de méditation sont aussi disponibles sur les téléphones intelligents.

Ensuite, de longues respirations prises par le nez aideront le corps, en quelques minutes, à se distancer de cet état proche de la panique. L’état d’éveil accentué persiste, a dit Mme Véronneau, mais on est alors davantage en mesure de réfléchir et de planifier les mesures à prendre pour affronter la situation.

Il importe aussi d’identifier les ressources nécessaires pour outiller l’élève en vue de cette épreuve qui l’attend.

L’an dernier, en mai et en juin, ce sont ainsi près de huit millions d’accompagnements pédagogiques qui ont été réalisés par Alloprof pour aider les élèves avec leurs évaluations de fin d’année.

Pendant cette même période, près de la moitié des questions posées sur la Zone d’entraide par les élèves étaient en lien avec les mathématiques. Cette année, les jeunes ont entendu dire que les résultats à l’épreuve unique du ministère de l’Éducation en français ont baissé de manière considérable l’an dernier comparativement à 2019.

« Ça met une petite pression, un petit doute supplémentaire, donc peut-être qu’il y a un petit stress », a dit la porte-parole d’Alloprof, Annie Harvey.

Un jeune sur sept entretiendrait des doutes quant à sa capacité à réussir ses examens finaux, selon une question que Léger a récemment posée pour le compte d’Alloprof. Cette inquiétude qui ronge les jeunes est évidente.

« Dans ce genre de numéro je coule toujours dans mes examens je sais jamais quoi faire », demandait récemment BrontosaureInsolite4314 dans la Zone d’entraide du site d’Alloprof.

« Mon examen de ministère est proche, je sais pas quoi faire pour vraiment tout réviser. Est-ce que vous avez des petites leçons pour moi, je veux pas rater ! ! ! ! ! ! », voulait savoir QuartzRose9920.

« J’ai un examen de mathématique (et) je ne sais pas par quoi commencer pour ma révision », se questionnait PerleJaune5579.

« Le jeune va se rendre compte qu’il n’est pas tout seul à avoir des questions, parce qu’on les voit pleuvoir littéralement, ces questions-là », a dit Mme Harvey.

Les mathématiques restent la « bête noire » de plusieurs élèves, a-t-elle souligné, d’autant plus qu’il ne faut souvent pas grand-chose pour se retrouver dans une impasse. Une simple question non posée en classe pourra suffire à mettre le jeune dans le pétrin, d’où l’intérêt de pouvoir parler à des intervenants spécialisés au téléphone.

« Il faut se défaire de cette gêne-là. Il n’y a pas de question niaiseuse, a lancé Mme Harvey. Toutes les questions sont pertinentes. »

L’organisme propose plusieurs trucs et outils imprimables pour faciliter la période d’études. On y retrouve entre autres des explications pour se créer de bonnes feuilles de notes, des astuces pour gérer son stress et stimuler sa mémoire à l’aide d’une carte mentale, ou encore des trucs pour faciliter sa concentration.

« Un examen, c’est une photo de ton apprentissage dans un moment X ou Y de l’année, ce n’est pas le reflet de ta personne, a rappelé Mme Harvey. Même si on s’entend que les études sont capitales, on n’est pas le reflet de nos notes. On doit encourager l’effort. Un 62 % bien étudié où l’enfant a travaillé fort, des fois ça vaut tout l’or du monde. »