Une école des Basses-Laurentides qui, à l’instar d’une école de Québec, avait pris la décision de souligner la fête des Parents plutôt que celles des Mères et des Pères fait volte-face après la controverse soulevée par ce changement. Or, des profs témoignent que s’ils changent leur manière de faire, c’est parfois simplement pour protéger des élèves.

Mercredi, un courriel envoyé par une école du centre de services scolaire de la Rivière-du-Nord (CSSRDN) pour informer que la fête des parents allait remplacer cette année les fêtes des Mères et des Pères a circulé abondamment. Il a notamment été relayé sur Twitter par le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime.

Quelques heures plus tard, le centre de services a confirmé à La Presse que la direction de cette école « remettra les deux fêtes à son calendrier ».

En mêlée de presse, le ministre de l’Éducation Bernard Drainville a à tort affirmé qu’il s’agissait d’une décision du centre de services scolaire, mais la porte-parole du CSSRDN, Nadyne Brochu, affirme qu’il s’agit de la décision d’une seule école et que la « réaction des parents entraîne cette rétractation ».

Mardi, c’est une école de Québec qui a été mise sous la loupe sur les réseaux sociaux. Des enseignantes de deuxième année avaient jugé que « considérant l’hétérogénéité des familles » de leurs élèves, il valait mieux souligner la fête des Parents plutôt que celles des Mères et des Pères.

Le centre de services scolaire de la Capitale a précisé que « quelques élèves de leurs classes n’ont pas de mère ou de père ou sont en famille d’accueil » et que c’est ce qui avait motivé les enseignantes à prendre une telle décision.

Il s’agissait, a-t-on ajouté, d’une « intention bienveillante ».

Bernard Drainville estime « normal que les enseignantes soient sensibles aux besoins de ces enfants, qu’elles trouvent le bon discours, qu’elles trouvent la bonne manière ».

La présidente de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) déplore que cette affaire fasse tant de bruit.

« Prenons un exemple : une année où on sait que dans la classe, un enfant vit le deuil d’un de ses parents, on va gouverner autrement qu’une autre année. On fera de même si on a dans la classe un enfant atteint d’une maladie grave. On aura une sensibilité qu’on aura moins l’année suivante », illustre Mélanie Hubert.

De toute manière, ajoute-t-elle, l’autonomie professionnelle des profs leur permet de ne pas utiliser ce thème « qui n’est nullement au programme ».

Sur les groupes Facebook d’enseignants, le sujet divise, mais plusieurs profs font état de situations qui appellent à la délicatesse.

« J’ai un élève dont le père s’est suicidé le mois dernier… Est-ce nécessaire de tourner le fer dans la plaie en lui imposant une écriture de carte ou un bricolage […] ? », demande une enseignante.

D’autres disent simplement que s’ils ne soulignent pas ces fêtes, c’est qu’en fin d’année, le calendrier scolaire est chargé. Une enseignante écrit qu’elle « perdait parfois deux ou trois périodes d’enseignement » pour faire faire des bricolages.

Avec la collaboration de Fanny Lévesque, La Presse