(Montréal) C’est au tour de l’Association québécoise des professeurs de français de prendre position en faveur de l’application des dispositions de la loi 101 au cégep.

Les membres de l’association, réunis en congrès à Victoriaville, ont adopté à l’unanimité une proposition à ce sujet.

Jean-François Vallée, membre du Regroupement pour le cégep français, a soumis la proposition à cet effet lors du congrès de l’association, qui réunit aussi des enseignants du primaire et du secondaire.

En entrevue lundi, il a raconté avoir été touché par les propos d’une enseignante dans une école secondaire de l’Ouest de Montréal qui relatait ses difficultés à intéresser les jeunes au fait français. Ces jeunes lui disaient vouloir aller au cégep et à l’université en anglais et travailler en anglais. Ils ne voyaient guère d’utilité au français même s’ils vivent au Québec.

Stimulé par ces propos, il est donc « monté au micro » avec sa proposition visant à étendre les dispositions de la Charte de la langue française au palier collégial. Il a plaidé sa cause et elle n’a carrément pas reçu d’opposition.

« Dites-vous que si 43 cégeps sur 44 qui se sont prononcés [sur la question] se sont prononcés en faveur, c’est parce que c’est solide. C’est un mouvement sans précédent », lance-t-il.

Néanmoins, il déplore l’image donnée à ceux qui se portent à la défense du français.

« C’est devenu ringard, c’est devenu louche de défendre le français. Le discours multiculturel nous affecte, veux veux pas, où défendre l’anglais est devenu un signe d’ouverture, puis défendre le français est un signe de fermeture. C’est presque ça l’équation aujourd’hui », déplore M. Vallée.

Quand on lui demande si la loi 96 du gouvernement Legault n’a pas réglé la question, il répond qu’« elle est une avancée », mais que « ce n’est pas parce qu’on a fait un pas en avant qu’il faut stagner, s’asseoir là-dessus, sur ses lauriers ».

Et si le dossier était maintenant clos pour le gouvernement Legault ?

M. Vallée espère que la pression populaire et provenant de regroupements comme celui des professeurs de français et d’organisations syndicales continuera à croître, au point où le gouvernement Legault n’aura plus le choix d’étendre les dispositions de la Charte de la langue française au palier collégial.

« On va s’arranger pour qu’il devienne prêt à le faire ou qu’il n’ait plus le choix », conclut M. Vallée.