Le nombre d’élèves absents des classes en raison de la COVID-19 est en légère hausse par rapport à ce qu’il était en juin dernier, révèlent des chiffres d’absentéisme que La Presse a obtenus auprès du ministère de l’Éducation.

Depuis un mois, les écoles doivent rapporter les absences liées à la COVID-19, mais jusqu’ici, Québec n’a pas rendu ce bilan public.

À la demande de La Presse, le ministère de l’Éducation a fourni ces chiffres : le 12 octobre, 3942 élèves étaient absents en raison de la COVID-19 (sans test ou avec test). Il s’agit de 0,32 % des 1,25 million d’élèves québécois.

Juste avant la fin des classes, le 14 juin dernier, il y avait 2932 élèves absents pour cause de COVID-19.

Il n’a pas été possible, lundi, de savoir combien de membres du personnel scolaire sont absents ni de savoir si ces données seront rendues publiques chaque semaine, comme elles l’étaient pendant la dernière année scolaire.

Dans les écoles, c’est un quasi-retour à la normale, constate Nicolas Prévost, président de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE).

« Ce qui reste difficile, c’est la gestion du temps d’isolement : s’assurer [que les élèves] passent leurs tests pour revenir », dit M. Prévost. La consigne d’isolement pour quelqu’un qui obtient un test positif à la COVID-19 est de cinq jours.

Pendant la même période, toutefois, 88 870 élèves, soit 7,1 %, ont été déclarés absents sans lien aucun avec la COVID-19.

Il s’agit d’une proportion somme toute assez habituelle qui est souvent le fait d’autres virus, dit Nicolas Prévost, que l’absence de personnel préoccupe davantage.

« On n’a plus personne dans nos banques de suppléance. Dès qu’un prof ou un autre membre de personnel nous annonce qu’il a la COVID, c’est excessivement difficile de trouver un remplaçant », explique M. Prévost.

La COVID-19… et les autres virus

En plus de la COVID-19, il est vrai que « les autres virus commencent à sortir », dit le DDonald Vinh, microbiologiste-infectiologue au Centre universitaire de santé McGill. Il cite notamment la grippe.

« Ce que je crains, c’est la combinaison de tout ça ensemble. Les personnes dont l’immunité pour la COVID-19 est réduite, [ce qui s’ajoute] aux autres virus qui commencent à émerger. Il commence à faire froid, on va fermer les fenêtres, les enfants vont rester à l’intérieur, ce qui va [favoriser] la transmission de tous ces virus », dit le DVinh.

Devra-t-on envisager le port du masque en classe si les cas augmentent trop ?

« Sauf en cas de retour massif d’une épidémie de COVID ou de grippe, je préférerais qu’on mette l’accent sur une bonne ventilation dans les classes plutôt que le retour du port du masque qui, d’après les enseignants, gêne la communication et l’apprentissage », dit la Dre Anne Gatignol, professeure de microbiologie à l’Université McGill.

Le port du masque serait « le choix le plus prudent », observe le DVinh, qui ajoute que « ça marche seulement si tout le monde le porte ».

« Si seulement quelques personnes le portent dans une salle, son efficacité est diminuée. Il faut le faire de façon systématique, et non pas individuelle ou aléatoire », explique le microbiologiste-infectiologue.

Il en appelle à une « mobilisation » dans les prochaines semaines pour accélérer la vaccination, non seulement contre la COVID-19, mais aussi contre la grippe. « Sinon, on va être dans le trouble », dit le DVihn.

La Dre Anne Gatignol recommande que tous les enfants et adolescents qui ont eu un vaccin ou une infection à la COVID-19 il y a plus de neuf mois aillent chercher une dose de rappel.

Selon le ministère de la Santé et des Services sociaux, à ce jour, seulement 1,6 % des 5 à 11 ans ont eu trois doses de vaccin contre la COVID-19. Cette proportion grimpe à 20,2 % chez les 12 à 17 ans.

Avec Pierre-André Normandin, La Presse