Le centre de services scolaire Marie-Victorin dit analyser un extrait audio diffusé sur les réseaux sociaux qui sème la controverse à l’école secondaire Jacques-Rousseau, à Longueuil. On y entend une personne présentée comme une employée utiliser le mot en « N » à plusieurs reprises malgré les protestations.

Mardi soir, un extrait audio d’abord publié sur Snapchat a fait le tour des réseaux sociaux. On y entend une femme dire : « Tous les n***** sont des Africains. Ça se dit. Ça se dit […] correctement. »

Les propos jugés racistes ont été tenus devant des élèves de 3secondaire, selon le jeune qui a publié l’enregistrement. Il a requis l’anonymat pour ne pas subir de représailles. L’élève a expliqué avoir enregistré l’extrait audio en janvier dernier sur son téléphone.

Selon lui, un membre de la direction avait été appelé en classe pour régler un conflit durant lequel un jeune aurait tenu des insultes à caractère racial.

Il avait alors avisé sa mère de la situation. « Je suis fâchée. Ils n’ont même pas envoyé d’explications ou d’excuses aux parents. Mais je dis à mes enfants de ne pas baisser les bras et d’ignorer ça », explique la mère de l’élève.

Mercredi matin, devant l’établissement scolaire, plusieurs discutaient de la situation sous la pluie. Une poignée d’élèves se sont même mobilisés, pancartes à la main, pour dénoncer la situation.

« C’est loin d’être la première fois que j’entends ça à Jacques-Rousseau. Il y a souvent des propos racistes, intimidants. Les profs n’en parlent pas malgré les pétitions qui circulent depuis des mois », raconte une adolescente qui se dirigeait vers l’école après sa pause du midi.

« On pose des questions, on les a confrontés là-dessus, mais il n’y a pas moyen d’avoir une discussion », poursuit son amie.

Mike André, père d’une fille en 5secondaire, espère que la direction offrira plus d’explications aux parents sur le contenu de l’extrait audio. On ne peut tenir de tels propos devant des étudiants même si certains mots peuvent être prononcés dans un but purement pédagogique, pense-t-il. « Je suis noir et donc ma fille était offusquée quand ça s’est produit. J’attends par contre d’en savoir plus sur le contexte avant de me plaindre à l’école. »

Analyse en cours

Ni l’établissement scolaire ni la direction n’ont donné suite aux demandes d’entrevue de La Presse jeudi matin.

Une analyse des faits est en cours afin de mieux comprendre la situation et déterminer les mesures à adopter, a affirmé le centre de services scolaire Marie-Victorin dans un courriel envoyé en matinée. « [On] ne tolère aucune forme de racisme ou de discrimination. L’ouverture, le respect et l’intégrité sont au centre de nos valeurs, et nous avons à cœur d’offrir à nos élèves un environnement inclusif, respectueux de la diversité. »

« Pour l’instant, nous pouvons confirmer qu’il ne s’agit pas de propos récents et que nous sommes à évaluer l’authenticité de l’extrait. Nous ne pouvons par ailleurs confirmer davantage d’informations compte tenu de nos obligations en matière de confidentialité », explique-t-on.